En rouge, les zones d'insecurite permanente depuis des annees. |
La RD Congo organise ses elections de 2006 et 2011 sans n'avoir jamais recenser ni identifier sa population.
Par Freddy N. Monanga
«C’est très important qu’on organise ce recensement. On ne sait pas mettre un territoire en valeur si l’on ne connait pas le nombre des ses habitants, ses besoins, ce qu’ils produisent, les marchés d’évacuation des produits. Les statistiques permettent de connaître les richesses que génère le pays et, par voie de conséquence, les recettes que l’Etat doit attendre dans le cadre des impôts. Le pays devrait en faire une urgence pour son développement.»
Ce sont la les paroles du professeur Guillaume Muhindo, directeur de l’Institut Supérieur des Statiques (ISS) de Kinshasa, la capitale de la RD Congo. Le professeur Guillaume Muhindo a évalué à cent soixante-dix millions USD, le budget nécessaire pour organiser le recensement scientifique de la population Congolaise.
Il a fait ces déclarations en marge de la Journée Africaine des statistiques célébrée le jeudi 18 novembre 2010. Cette Journée illustre les accomplissements des statistiques dans la gestion du développement.
En RDC, plusieurs domaines manquent de données statistiques. Le dernier recensement scientifique de la population Kongolaise a été réalisé en 1984 juste avant les élections présidentielles de 1984. Ces élections durant lesquelles le feu Marechal Mobutu fut le candidat unique. C'est avec ces vieux et obsolètes chiffres de 1984 que les commissions electorales Kongolaises ont eu a faire des estimations et des projections statistiques de la population. A ces vieux chiffres de 1984 ils y ajoutent ceux de la période d’occupation (dite époque coloniale) afin de faire des estimations et projections plus ou moins correctes.
Chose étrange, les réserves ou concessions minières du Congo sont très bien répertoriées sur les cartes géologiques qui circulent dans les bureaux des haut cadres Kongolais, de la presidence, des ministeres et ambassades Kongolaises. Ces cartes sont mises à jour régulièrement. Nous pouvons aisement deduire que comme le peuple n’apporte rien aux acheteurs-pilleurs des matières premières et ne rapporte rien à leurs complices Kongolais, son recensement (celle de la population) scientifique souhaité ne figure pas en bonne position dans l’ordre des priorités du gouvernement actuel.
Les élections ne sont pas une panacée et ne le seront jamais pour les problèmes que traverse la RD Congo. Jamais dans l’histoire des Hommes sur cette planète, une nation, un pays occupé a eu à se libérer de ses envahisseurs par des élections qui sont par ailleurs organisées, contrôlées par les envahisseurs en question. Toute personne avisée qui suit l’actualité Africaine sait que la RDC est envahie, seul quelques Kongolais sont encore aveugles et sourd. Il n’y a pas plus sourd ou plus aveugle que celui qui ne veut pas entendre ou qui ne veut pas ouvrir ses yeux pour voir. Sans oublier que quelques Kongolais ont décidé en âme et conscience de trahir leur prorpe nation. Ils participent activement au de pillage de la RDC, recevant les miettes émiettées de ce pillage.
Mais comment peut-on organiser des élections dans un pays occupé, dans un pays où sur des centaines de milliers de kilomètre carrés l’état n’a aucune autorité ? Comment peut-on organiser des élections dans un pays qui a connu et connaît des conflits avec ses voisins et des agressions de la part de plusieurs pays voisins sans avoir recensé scientifiquement la population ? Même l’empire Romains qui avait atteint une superficie de 5.000.000 kilomètres carré, au IIème siècle de notre ère savait combien de militaires, de femmes, d'hommes, de familles de quatres, etc, comptaient l’empire.
Aujourd’hui au XXIème, la RD Congo avec une superficie de 2.345.000 kilomètres carré et les technologie dont nous disposons, est incapable de recenser sa population. Les differentes commissions electorales ainsi que les dirigeants de ce grand pays au centre de l'Afrique insultent l’intelligence des Kongolaises et des Kongolais. Le recensement scientifique de la population est imperatif afin de permettre a l’état Kongolais de connaître la population de son pays, de chacun de ses districts et territoires. Il est imperatif parce qu'il permet a un gouvernement conscient de ses devoirs et obligations, de concevoir des programmes de redressement économique et sociale; de connaitre sa population par tranches d'âge, par densités selon les regions, etc, dans le but de déterminer les besoins exactes de la population.
La République Démocratique du Congo est un des rares pays au monde à organiser des élections sans connaître le nombre de ses citoyens. " Il n’y a pas eu recensement en 2005, pour des contraintes de temps, d’argent et surtout a cause de l'immensité de la RDCongo et de l'inaccessibilité de certains coins ". C'est ce qu'avait alors laissé entendre l’abbé Apollinaire Malu Malu, président de la défunte CEI (Commission Electorale Indépendante). Bien qu’elle ait eu assez de temps (de 2006 à 2010) pour s'organiser et organiser les differentes elections ainsi qu'un budget conséquent voté pour le processus électoral en cours, cette même institution a brillé par l'amateurisme et une navigation à vue dans la révision en cours du fichier électoral, avant de passer la main, il y a quelques mois, à la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante).
Ceux qui gèrent la chose publique en RDC prétendent ne pas avoir assez d’argent pour organiser les élections présidentielles a deux tours. Et pourtant gouverner c’est aussi PREVOIR. Ils ont eu quatre ans, c'est à dire de 2006 à 2010 pour s'organiser et permettre à la diaspora Kongolaise de participer aussi aux differentes elections.
Au fait, gouverner c’est aussi maîtriser les chiffres de sa population pour bien planifier ses besoins et jouir de la contribution de chaque citoyen dans le domaine de sa compétence.
Depuis 2006 ils savent qu’il va y avoir différentes élections mais c’est seulement cette année, 2011, depuis quelques semaines seulement qu’ils ont commencé à s’organiser pour les élections : révision du fichier électoral, la loi électorale, la formation des agents de la CENI, l’enrôlement des électeurs, etc. Comme dirait un Congolais : c’est mawa ya trop !
Alors ne nous dites pas que ces élections seront une panacée pour les Kongolais.
Et que va-t-il se passer le 6 Décembre 2011 si élection presidentielle y a pas ? Es ce que monsieur Léon Kengo Wa Dondo, président du Senat fera t-il l'interime à la presidence de la République jusqu'au l'élection d'un president par les Kongolais?Logiquement et Constitutionnellement oui…à moins que les traitres du PPRD et des partis satellites en décident autrement.
Mais le plus important pour les Kongolais c’est de savoir que tout est fait pour les distraire. Aujourd’hui les Kivu sont officieusement une partie du Rwanda avec la complicité des dirigeants actuels de la RDC. Le recensement scientifique des Kongolais et l'identification des nationaux et etrangers dans chaque entité administrative de la RDC est aujourd’hui une condition absolument indispensable de la reconstruction du Kongo. Le Rwanda et le Burundi profitent sans dissimulation de cette lacune pour créer à cœur joie des colonies de peuplement des ressortissants de leur pays respectifs dans le Nord et le Sud Kivu. Comme la RDC ne maîtrise pas les chiffres de sa population tant à l’intérieur qu'à l’extérieur du pays, elle se retrouve aujourd’hui dans l’obligation de considérer ces étrangers comme Kongolais, de leur donner la nationalité Kongolaise et pire encore, de voter pour eux aux prochaines élections.
Nous pouvons encore aisement deduire que le bien-être du Kongolais constitue le cadet des soucis de tous ceux qui détiennent une parcelle du pouvoi en RD Congo.
Est-ce parce que l’économie Kongolaise n’est pas basée sur la productivité du peuple, sur la main d’œuvre intérieure ? La reponse est oui car plusieurs analystes pensent effectivement que les mines des matières premières que possède le Kongo constituent la raison principale du mépris du peuple dans les calculs politiques des politiciens Kongolais.
On comprend mieux aujourd’hui pourquoi les agresseurs des Zaïrois (aujourd'hui Kongolais Democrates) mettaient le feu aux bureaux de l’état civil congolais sous prétexte de déloger les ex-FAZ du régime défunt de Mobutu. Leur objectif était d’effacer toutes les traces de l’administration publique, tous les chiffres de la population afin de bien coloniser le territoire conquis. Un adage ne dit-il pas qu’un peuple sans mémoire est un peuple mort. Nous pouvons dire aussi qu’un pays sans archives est un pays mort. L'ex Zaire souffre enormement depuis que les agresseurs et leurs complices Kongolais ont brûlé et détruits les archives de l’Etat Zairois. Sans archives, sans connaissance des chiffres de sa population, l'ex Zaire est une proie facile a la manipulation et aux mensonges de l’ennemi. Le Congo actuel est un état passoire livré aux rapaces venant de partout.
Lors de son passage a l’émission politique Code 243 (www.code243.com) du mois de Février 2001, Monsieur Herman Cohen a eu à affirmer que pour le Département d’état, pour eux (les Etats Unis d’Amérique), le Nord et le Sud Kivu, deux provinces de la République Démocratique du Congo ont déjà basculé dans le Rwanda. Ce n’est pas encore officiel bien sur. Mais sur le terrain, toutes les activités de ces deux provinces ainsi que le quotidien des Kivutiens sont tournés vers le Rwanda. Tant dis que ceux de l’Ituri et du Haut-Uélé, deux districts de la province Orientale sont tournés vers l’Uganda.
Sur des milliers de kilomètre carres, l’état Congolais est incapable d’exercer sont autorités. Dans l’Ituri, le Haut-Uélé et le Bas-Uélé, Ce sont les Mbororo éleveurs-nomades Centrafricains et Tchadiens qui font et qui sont la loi ainsi que l’Armée de Resistance du Seigneur (LRA) qui est une milice armée qui s’oppose au gouvernement Ugandais, et d’autres bandes armées étrangères non autrement identifiées qui font la loi, persécutent, violent, agressent et massacrent les Kongolais.
Dans le Nord Kivu et le Sud Kivu, les Kongolais de ses deux provinces vivent l’insécurité au quotidien. Ce sont des milices composées d’étrangers en armes qui font la loi sous l’œil complice des forces des Nations Unis(MONUSCO) pourtant fortes de 18.995 militaires, 1.255 policiers, 731 observateurs militaires et un budget de 1.369.000.000 Dollars Américains pour la période allant du 1er Juillet 2010 au 30 Juin 2011.
Cette mission est, depuis son premier jour sous le nom de la MONUC en 2000, la mission des Nations Unies la plus importante en termes de budget et de personnels militaires de toute l’histoire de l’ONU.
Dans un communique publie le Lundi 9 Mai 2011, la Société Civile du Nord Kivu a eu a décréter que toutes les opérations militaires conjointes engagées par les armées Kongolaise, Rwandaise et Ougandaise en 2009 et 2010 contres les forces étrangères dites négatives ont été un échec total. Les opérations Kimia I, Kimia II, Rudiya I, Rudiya II,…, n’ont pas ramené la paix dans toute la partie Est de la RDC. Mais au contraire, l’insécurité est toujours présente. Cette insécurité est l’œuvre de l’armée Rwandaise et Ugandaise, des militaires Rwandophones de la CNDP de Nkundabatware et Bosco Ntangana intégrés dans les Forces Armées Congolaises et donc portant l’uniforme des FARDC, des rebelles Ugandais de l’ADF/NALU et de la LRA.
Ces alliances militaires ont affaiblie la RDC et son armée mais elles ont renforcé les armées du Rwanda et de l’Uganda vis-à-vis des FARDC. Elles ont permit au Rwanda et à l’Uganda de mieux contrôler les provinces Kongolaises citées plus haut, provinces riches en minerais de toute sorte. Le Rwanda et l’Uganda font aujourd’hui parti des premiers pays exportateurs du Coltan, la Colombo-Tantalite qui serait le nec plus ultra des produits du sous-sol de notre planète.
Il est beaucoup plus facile pour les operateurs économique Kongolais de travailler avec le Rwanda et l’Uganda que travailler avec le Kongo.
En RDC ils ont d’énormes tracasseries administratives, une administration extrêmement lente, des services de l’état qui ne font que réclamer des taxes et des amendes mais incapables de fournir des services de qualités aux operateurs Kongolais. Cela arrange ces pays voisins mais aussi l’autorité Kongolaise puisque cela dure depuis un peu plus de quatorze années et rien n’est fait pour changer les choses. Les FARDC sont abandonnees a eux même. Si ce n’était la MONUSCO qui les aide de temps a autre en nourritures et munitions (voir même en bottes militaires et véhicules militaires), les FARDC n’aurait jamais connu ces semblants de petites victoires militaires réalisées par ces braves hommes et femmes Kongolais des FARDC.
Placées devant des invasions armées de fait, les autorités Kongolaises sont inaudibles et invisibles. A certains moments, elles se lancent dans les slogans sans convictions mais tout le monde sait qu’on ne dirige pas un pays avec des slogans.
N’oublions pas non plus que dans le sud, sud-est, l’Angola s’est permit de pénétrer a l’intérieure de la RDC en réclamant son bout de terre, quelques milliers de kilomètres carres. Et a chaque fois que cela les prend, la police et l’armée Angolaise s’offrent des randonnées a l’intérieur de la RDC: Viols, tortures, pillages, etc. Mais le gouvernement de la RDC ne reagit pas.
Alors, comment peut-on organiser des elections presidentielles, legislatives et autres dans un pays qui vit toutes ces choses sans y mettre fin d'abord?
En rouge, sur la cartes, ce sont les etendues de la RDC ou le gouvernement n'y est pas car incapable d'y exercer son autorité. Ce sont des etrangers en armes qui font la loi.
Par Freddy N. MONANGA