Saturday, November 16, 2013

LA RUMBA ZAïRO-KONGOLAISE PERD LE NORD

Article de Freddy Monanga

Nous pouvons commencer par affirmer sans complexe que Kinshasa est la capitale musicale de l’Afrique, parce qu'il y a tellement de tubes de la Rumba Kongolaise qui ont marqué le continent Africain. 
Werrason, ses musiciens et une de ses danseuse - 2011

Mais depuis quelques années, les artistes musiciens Kongolais ne comprennent toujours pas pourquoi leurs compatriotes de la diaspora ne veulent plus les laisser se produire en concert en Europe, dans les Amériques du Nord et en Afrique du Sud. La mesure touche principalement les musiciens qui sont résidents en République Démocratique du Congo.

Nous avons aussi constaté que même au sein de la diaspora Kongolaise, plusieurs combattants et résistants ne savent pas quelle est l’origine du boycott et de l’interdiction des productions des musiciens Kongolais à l'étranger par des Kongolais.

Ce n'est pas le fait qu'ils aient tous composé  une chanson à la gloire de celui qui se fait appeler le "Rais" Congolais, c'est à dire Joseph Kabila aka Hyppolite Kanambe aka etc., lors des élections présidentielles de 2006 et 2011. Les raisons qui sont à l’ origine de cette Fatwa émise par la diaspora Kongolaise contre les artistes musiciens de la rumba Kongolaise sont:

  • Que la Rumba Kongolaise ne remplie plus sa fonction sociale de distraire sainement les mélomanes.
  • Qu'elle n'est plus la gardienne des bonnes mœurs et coutumes Kongolaises.
  • Qu'elle est aujourd'hui une musique essentiellement festive.
  • Qu'elle ne s'investie pas dans la musique engagée ni dans la musique de combat car la RDC est en guerre et perd petit à petit des portions de son territoire depuis l'automne 1996.
  • Que les artistes musiciens Kongolais ne se soucient pas de ce que vivent les Kongolais à travers: le Génocide presque generalisé dans toute la république, la profanation des vagins des Kongolaises , l'enrollement des enfants Kongolais dans les milices armées des étrangers qui envahissent la RDC, les humiliations des hommes par des viols collectifs (sodomisation) dont les auteurs sont principalement des miliciens rwandophones et des militaires de l'armée du Rwanda (Cfr. Les temoignages des victimes)

La Rumba Kongolaise est gravement malade.
Depuis quelques années, ce genre musical est dans le coma à cause de ses artistes et de ses musiciens qui ne sont plus qu'une bande d’individus souvent sans talent, tombés là-dedans sans préparation et sans vocation.
Comme les dirigeants Congolais sont incapables de créer et d'offrir des emplois avec des revenus décents aux Kongolais, la musique est devenue le lieu de refuge des sans revenus. La Rumba Kongolaise est devenue cet exutoire qui absorbe le trop plein de sans-emplois des quartiers populaires des grands centres urbains de la RDC: Kinshasa, Lubumbashi, Matadi, Kisangani, etc.
Cela est sournoisement, depuis des années, encouragé par ceux qui gèrent la chose publique en RDC, dans le but de masquer leurs incapacités à gouverner convenablement et sainement ce pays aux richesses naturelles incommensurables.

Le lecteur pourrait croire que nous exagérons.

Nous lui suggérons de se pencher sur le phénomène "libanga" (la pierre ou le caillou) qui désigne, dans le langage des musiciens, cette litanie de noms de personnes que les musiciens chantent à tout bout de champ, dans le but de promouvoir la visibilité de la personne citée au sein de l’espace public et ce, en échange de quelque billets couleur pondu: quelques dollars. Plus vous donnez, plus votre nom est cité dans les chansons. De nos jours, les mabanga (libanga au pluriel) représentent la source la plus importante de revenus pour les artistes musiciens de la Rumba Kongolaise. Il est estimé à environ 500 à 1000 dollars, le prix payé pour être cité une fois dans une chanson d'un album (dans une chanson il y a en moyenne une cinquantaine de noms).
Mais si vous voulez une chanson à vous tout seul, taillée sur mesure et dont le titre est votre nom, il vous faudra débourser au moins 10.000 dollars.

Qui sont les principaux demandeurs de cette publicité; et bien ce sont tout simplement les décideurs politiques, ceux qui gèrent la chose publique. Ainsi, par une pratique extrêmement maligne, ils mettent la Rumba Kongolaise au service de l'aliénation et de l'arriération du peuple Kongolais, par ricochet celui de l'Afrique.
Parmi les autres principaux demandeurs de cette "publicité", il y a des personnages à la moralité extrêmement douteuse, toutes sortes de transgresseurs des lois, des criminels et des personnes de mauvaise vie.
Quant à ceux qui taxent de fous, de jaloux et d’aigris la diaspora Kongolaise à cause de la Fatwa contre l’actuel Rumba Kongolaise ;
Et à ceux qui lechent les orteils de leur Raïs tout en lui remplissant la tete de flagorneries 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7; 
Nous leur conseillons de lire ce qui suit:

Le 1er Octobre 2010, la ministre de la Culture de la RDC, madame Kavira, s'était résolue à combattre le phénomène mabanga au nom de son « Rais » de président. Elle avait condamné les antivaleurs, la médiocrité ainsi que les obscénités des chansons et spectacles offerts au public de tout âges.
Madame la ministre affirmait que la musique congolaise dite moderne est aujourd’hui la plus immorale avec ses cris, ses danses et spectacles obscènes qui chosifient la femme et inoculent le venin de la mauvaise éducation et des antivaleurs aux jeunes générations, hypothéquant ainsi leur avenir et celui de la Nation Kongolaise.
C’est pour cette raison qu’elle avait lancé, la campagne nationale de lutte contre les chansons, les cris, les danses et spectacles obscènes, sur toute l’étendue de la RDC. Cette campagne allait du 1er octobre 2010 au 1er octobre 2011 et visait à éradiquer les maux qui rongent la musique et la société Kongolaises.
Madame la ministre avait aussi invité les autorités à cesser avec le trafic d’influence, parce qu’elles sont chantées par les musiciens : Il faut mettre fin au phénomène Mabanga qui n’honore pas nos autorités soulignera-t-elle.
Elle ira même jusqu'à lancer des menaces « Tous ceux qui s’évertueront à baigner dans les antivaleurs à travers les chansons et spectacles doivent savoir que les institutions de la République, chargées de la lutte contre les antivaleurs, ne toléreront pas que des individus se permettent de corrompre la jeunesse et la société.
Malheureusement, ce n’était que des mots car les actions n’ont jamais suivies. Les dirigeants ne vont tout de même pas se priver des Mabanga dont ils sont tres friands!
 
Ainsi, la Rumba Kongolaise continue sa descente vertigineuse dans le gouffre de la vulgarité et de la pornographie vulgairement maquillée. Pour ceux qui comprennent les langues nationales Kongolaises et surtout le Lingala de Kinshasa, ils savent que depuis un peu plus d'une dizaine d'annees, les compositions sont sans contenus, stériles et légeres, que  les chansons sont remplies de flatteries serviles, de vulgarités et de parole obscènes. Et au-dela de tout, les artistes musiciens de la Rumba Kongolaise, specialement les Kinois, ont décidé d’épouser l’arrogance, l’impolitesse et l’orgueil stupide.


Ce n’est pas par hasard qu'aujourd’hui, dans les fetes de mariages Kongolaises, les mariés choisissent souvent la chanson Yamba Ngai (1982) de M’Bilia Bel et Tabu Ley, pour symboliser leur union.
Indépendance Cha Cha de l’AFRICAN JAZZ, Henriquet de Koffi Olomide, Etape de ZAIKO, Paiement Cash de ZAIKO, Mario de l’OK JAZZ, contrairement aux chansons de ces dernières années, continuent à faire danser sainement les mélomanes de la Rumba Kongolaise.  

Mais les malhonnêtes et les ignorants, qui sont friands des obscénités et des vulgarités, citent le cas de Luambo Makiadi alias Franco et son Tout-Puissant OK Jazz. En effet, dans les années 70, il avait composé des chansons avec des paroles sexuelles très crues et choquantes : Hélène, Jacky et François furent les titres des trois chansons. Mais ce que ces malhonnêtes-ignorants et pervers par-dessus tout oublient C’est :

  • Luambo Makiadi et son OK JAZZ n’avaient pas mit sur cassettes ni sur disques ces chansons sur le marché tant national qu’international.
  • Les cassettes qui circulaient sur le marché noir, sous les manteaux et sous les abacosts, étaient des enregistrements pirates, souvent de mauvaises qualités, réalisés lors des concerts.
  • Ces chansons ne passaient ni a television ni a la radio.
  • En 1979, le grand Luambo Makiadi (pourtant tres proche du Marechal Mobutu) et quelques membres de son groupe furent emprisonnés à cause de ces chansons qui n’honorées pas la Rumba Kongolaise. Une sentence approuvée même par les Engambe Edo, Ya Pekos et autres.
Affirmer et confirmer que la Fatwa tue la culture Kongolaise est une énorme absurdité.
Mais d’abord c’est quoi la culture d’un pays, d’un peuple ou d’une nation ?

La culture d’un pays ou d’une  nation que l’on appelle aussi la culture collective, correspond a l’ensemble des structures sociales, religieuses, etc., des manifestations intellectuelles, artistiques, etc., qui caractérisent cette nation. Selon l'UNESCO: « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et materiels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une societe ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'etre humain, les systemes de valeurs, les traditions et les croyances.

Et selon le sociologue québécois Guy Rocher, la culture est un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d'une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte. Ensemble des productions matérielles ou immatérielles acquises en société.
La culture c'est l'âme et l'identité d'une nation.
Maintenant, pouvons-nous vraiment limiter la culture Kongolaise à la Rumba Kongolaise ?
Nous disons Non.

>Mais nous tenons aussi à rappeler que la rumba Kongolaise (Zaïroise) est le style musical le plus fécond d'Afrique, et de loin le plus populaire durant ces quatre-vingt dernières années, car les artistes musiciens Kongolais ont été pionniers dans les métissages en langues nationales. Et ce n’est pas demain la veille que ce genre musicale va cesser de bercer et de faire danser la planète.
Cette musique a envahis l’ensemble du continent Africain et a réussi à inonder les radios, les festivals et les discothèques de toute la planète. Elle connait les dénominations les plus diverses comme entre autre le Jazz Africain, jazz Kongolais, Kongo music, musique Zaïroise, musique Zairoise moderne, Rumba Kongolaise, Soukous, Ndombolo, Kwassa-Kwassa, Ngwasuma, etc. C’est réellement une musique populaire, surtout  auprès des jeunes grâce à son rythme très saccadé associant des instruments musicaux modernes importés de « l'occident » et des intruments africains, aux cris d'un Atalaku (un animateur ou rappeur).
Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, est  la Mecque de la musique Africaine.
Et ce, malgré le fait que les puissants médias "occidentaux “ne lui accordent que très peu d'intérêt. La Rumba Kongolaise est en effet devenue la preuve vivante que le camp culturel dominant (l'Euro-Amérique à ce jour), même s'il se refuse à jouer le jeu, peut être contourné. Aussi bien dans l'underground culturel que dans les officines officielles, la rumba Kongolaise est écoutée, appréciée et va jusqu'à provoquer des hystéries collectives. Aujourd'hui, il est absolument difficile d'imaginer une nuit des villes aussi ouvertes que Paris ou Bruxelles sans un rendez-vous où régnerait cette Rumba agreablement sacadée et venue d'Afrique Centrale, du pays qui est traversée par des cours d'eau. Nous espérons que la Rumba Kongolaise va tres vitre retrouvée le nord.

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Friday, October 25, 2013

HISTORIQUE DES PEUPLES DU KIVU ET GUERRE DE L'EST

Article de CONGOFORUM.BE

A. Situation géographique

Le Kivu, région située à l’Est de la RD Congo est composé de l’actuel province du Nord-Kivu (terrain actuel de la guerre menée par Laurent Nkundabatware et les siens), la province du Sud-Kivu et la province du Maniema. C’est une immense région montagneuse, vaste de 300.000 Km2, équivalent à cinq fois le Rwanda voisin. Sa population s’évalue à plus de 12 millions d’habitants.
Le Kivu est frontalier au Rwanda, Burundi, Ouganda et Tanzanie.

B. L’argument de la persécution des minorités tutsi du Kivu

Laurent Nkundabatware se targuant d’être le défenseur d’une minorité tutsi du Congo qui serait persécutée par des congolais, nous, populations du Kivu, souhaitons éclaircir les choses, en démontrant que le Kivu a été une terre d’asile accueillante pour les communautés rwandophones (tutsi et Hutu) et que ces peuples installés au Kivu ont été acceptés, intégrés et bénéficient depuis longtemps des mêmes droits que tous les autres peuples du Congo. La misère et la souffrance qu’ils rencontreraient au Congo sont vécues de manière générale par le peuple congolais qui subit dans son ensemble, sans exception, les conséquences de la mauvaise gestion et l’incompétence de la classe politique dirigeante actuelle.
C. Evolution historique des peuples du Kivu
Laurent Nkundabatware prétend à plusieurs reprises être descendant d’un chef coutumier congolais du Kivu. Nous pensons qu’il est de notre devoir d’éclairer l’opinion mondiale afin de mettre fin à un tel mensonge. C’est pourquoi nous apporterons certains éclaircissements sur les populations originaires du Kivu, ses royaumes et chefferies, et prouver que Laurent Nkundabatware ne peut être d’aucune ascendance de ces royaumes.
Sans lui refuser la nationalité congolaise qu’il peut ou ne pas avoir acquis (Voir les procédures d’acquisition de la nationalité au Congo), Laurent Nkundabatware ne doit pas inventer pas de fausses raisons d’ascendance, ni d’exclusion, pour justifier un conflit qu’il veut mener.
La présentation des peuples originaires du Kivu se subdivisent en peuples préhistoriques et peuples implantés par la colonisation
I. Les peuples préhistoriques : Les anciens royaumes du Kivu
Beaucoup pensent que le Kivu actuel était anciennement un avec le Rwanda avant l’arrivée des colonisateurs. D’autres croient également que cette importante et riche région, aurait été un simple domaine, simple chasse gardée de la colonisation et des rois du Rwanda. Cette ignorance a encouragé des auteurs à publier des ouvrages dans lesquels des erreurs figurent, notamment, sur des noms de tribus et des territoires n’existant sur aucune carte et qui n’ont jamais figuré dans aucun rapport officiel antérieur. L’erreur de ces auteurs et chercheurs est de considérer qu’une région non étudiée est une région inexistante. La preuve : Le lac Edouard n’a été découvert par les explorateurs qu’en 1889, et le lac Kivu n’a été découvert qu’en 1894.
Depuis des siècles, le Kivu comptait des royaumes bien organisés, gérés, gouvernés et solidement défendus. Ainsi, du Nord au Sud, on en trouvait 9:
 1. Le Royaume confédéral des Bayira, appelés aujourd’hui Banande, habitant les Villes et cités actuelles de Butembo, Beni et Lubero ;
 2. Le Royaume confédéral des Bahunde composé des trois royaumes du Bwito, du Bunyungu et du Kishali. Ce royaume correspondait à la région des actuels Territoires de Masisi, Rutshuru, Goma ainsi que les territoires qui allaient jusque Kisenyi, (actuellement Gisenyi au Rwanda), Nyondo, Ruhengeri, etc. formant la province du Bugoyi dans le Rwanda actuel ; 
 3. Le Royaume des Banyanga qui correspondait grosso modo à l’actuel Territoire de Walikale ;
 4. Le Royaume du Buhavu qui correspondait aux actuels Territoires de Kalehe et de Idjwi ;
 5. Le Royaume du Bushi-Kabare et bushi-Ngweshe (les bashi) qui correspondait aux actuels Territoires de Kabare, de Walungu et une partie de Mwenga (Ville de Bukavu, Kamituga). Ce royaume tient son actuelle grande force guerrière de la longue lutte qu’il mena, sans arrêt, au cours des siècles, d’abord contre les Bahunde, ensuite contre ses propres vassaux qui tentaient de faire sécession, et enfin contre le Rwanda ;
 6. Le Royaume de l’Urega ou Lega qui correspondait aux actuels Territoires de Mwenga, Shabunda et Pangi. Ce royaume, ensemble avec les Babembe, est à l’origine de l’institution du « Bwami ». L’Urega va prêter ce terme à tous ses homologues des rives des lacs Kivu et nord-Tanganyika. Aujourd’hui la plupart des peuples de l’Est utilisent le titre de « Mwami » pour désigner leurs chefs traditionnels. Le royaume de l’Urega était le plus vaste de tous (près du tiers de tout le Kivu) et s’étendait jusqu’au Maniema. Inutile de dire qu’il était le plus craint des rois et guerriers d’outre-lac ;
 7. Le Royaume des Babembe, le long des rives du lac Tanganyika ;
 8. Le Royaume des Bavira, de la dynastie Kirunga, du nom de leur premier roi. Il s’agit des originaires des plaines du Sud du Maniema;
 9. Le Royaume des Bafuliru ou Bafulero, riverains de la Rusizi (Territoire d’Uvira) et dont un des descendants résidait sur le plateau appelé « Mulenge ». Mulenge dont le nom sera, plus tard, foulé aux pieds par le colonisateur, puis récupéré en 1976 pour enfin être exploité abusivement par ceux qui se sont autoproclamés « Banyamulenge » à la grande surprise des Autochtones et des Ethnologues.
Les multiples guerres de résistance et le phénomène « Maï-Maï »
L’histoire de ces peuples est riche en guerre, car leurs terres étaient souvent convoitées par des envahisseurs. A titre illustratif; on retient la légendaire guerre d’usure que menèrent les Bashi du Roi Kabare contre le colonisateur belge, où l’on vit , en 1901, le « lieutenant Tondeur » subir une lourde défaite; Il en fut de même de Ngyiko, Prince Hunde de Masisi, qui harcela durant 17 ans, les envahisseurs Belges et ceux du roi du Rwanda. Plus au Sud, les Babembe , avec leur Chef Kaponora, avait une armée de redoutables guerriers qui ont beaucoup fait parler d’eux. 
On peut dès lors, comprendre que cette région regorge actuellement de redoutables guerriers connus sous le nom de « Maï-Maï’ », car il s’agit d’un des berceaux naturels de la résistance congolaise aux invasions des envahisseurs.
Au stade actuel, on peut constater que des royaumes de l’époque, cités plus haut, il n’y a aucune trace d’un éventuel royaume rwandophone. On verra plus loin, au chapitre suivant, l’apparition de deux chefferies atypiques dirigées par des rwandophones, qui sont des véritables rwandais au départ.
 II. Les peuples du Kivu sous la colonisation
1. Modification administrative des royaumes existants en chefferie

Le Pouvoir colonial, à son arrivée, modifia l’organisation administrative des structures existantes. Il mit en place des divisions administratives moins importantes, dans un premier temps, sur base de la configuration géographique et orographique, et par la suite, sur base des entités rencontrées sur place. Ceci juste par commodité administrative et non par respect de l’autorité locale.
Ainsi apparaitront de nouvelles désignations des territoires comme :
le Territoire du Buhunde devenu ensuite Territoire des Bahunde-Wanyanga ; celui des Bahavu ; ainsi que celui des Banyabungo (Bashi), etc.
La réduction des royaumes en chefferie (plus petits royaumes) répond à la volonté du colonisateur de réduire le pouvoir et l’autorité des monarques intransigeants du Kivu. Le Colonisateur réduisit leur statut en de simples Chefs de tribu soumis à l’autorité coloniale. Plusieurs rois furent ainsi relégués loin de leur territoire. A titre d’exemple, celui de Kabare avait été relégué à Léopoldville (Kinshasa), celui du Bwito à Bukavu, celui des Banyanga à Kalembelembe chez les Babembe et celui de Kishali à Beni.
2. Création des « chefferies atypiques » 
Ils s’agit de chefferies créées par le Colonisteur en déplaçant des populations du Rwanda vers le Congo. Nous en citerons trois : La chefferie de Bwisha (Sud de Rutshuru), la chefferie de l’Enclave de Gishari ( Masisi) et la chefferie Hunde de Bukumu ( au Nord de Goma).
a) La chefferie de Bwisha (Sud-Rutshuru) : Cette chefferie a été la fusion des quatre anciennes entités locales : Jomba, Busanza, Gisigari et Rugari ; Ceci est même attesté par un auteur rwandophone : Mgr P. Kanyamachumbi, 1993, pp 37 et 117). Cet auteur reconnait également que « Avant et après le roi Kigeri IV Rwabugiri, les autres rois du Rwanda n’ont jamais administré cette terre et leur autorité ne s’y est jamais exercée». Le chef rwandophone est nommé, en 1922, par le Colonisateur après la relégation du chef hunde Bikamiro,
b) La chefferie de « l’Enclave de Gishari » au Masisi. Ces terres de 34.910 ha (350 Km2) ont été achetées de force aux chefs Bahunde par le Pouvoir colonial en 1939, pour y installer des immigrants rwandais fuyant la famine au Rwanda. Trois chefs se succéderont à la tête de cette entité. En aucun cas, il ne s’agira de chefs traditionnels : M. Leenaerts (1938), administrateur belge muté du Rwanda et arrivé dans cette entité en 1938 pour continuer à s’occuper des immigrés qu’il maîtrisait déjà depuis le Rwanda. En 1940, M. Leenaerts est remplacé par le Chef Bideri, venu du Rwanda, et Bideri sera lui-même remplacé, en 1941, par un autre chef rwandais, Buchanayandi. Cependant, en 1957, les Hunde récupèrent leur entité de Gishari et obtiennent sa réintégration dans la chefferie hunde de Kishali. Le « Gishari » entité créée par le Colonisateur belge n’aura donc duré que 17 ans.
c) la chefferie hunde de Bukumu, au-dessus de Goma. Il s’agit d’une chefferie typiquement hunde, mais à population très mélangée. Un chef traditionnel hunde voit la population de son entité devenir fortement mélangée avec une majorité de rwandophones ;
 Le plan d’occupation et d’annexion du Kivu par le Rwanda
De part ces faits historiques, on constate que les populations rwandophones qui se trouvent au Kivu proviennent soit de la transplantation coloniale, soit de l’immigration causées par les multiples guerres et famines du Rwanda.
On constate que ces peuples ont été intégrés et acceptés, au départ par la force, mais par la suite les populations locales les ont tolérés dans un élan de solidarité africaine. Ils ont pu être hissés, par le colonisateur, à la tête de chefferies, comme indiqué plus haut. Les Tutsi, c’est vrai, ont eu moins de chance avec la chefferie de « Gishari », à la tête de laquelle ils n’avaient pas fait long feu.
Toutefois, progressivement ils ont accédés, au même titre que les congolais à divers autres postes de responsabilités tels que juges de paix, directeurs d’entreprises, fonctionnaires publics, etc.
Ces mouvements des populations rwandophones vers le Kivu n’avaient jamais posé de problème de cohabitation avec les autres populations du Kivu, jusqu’ en 1959, avec l’arrivée massive des Réfugiés Tutsi, à la suite de la victoire des Hutu aux élections du Rwanda.
Installés, avec l’aide de l’ONU, dans cinq Camps de réfugiés (Bibwe et Ihula au Nord-Kivu, Katobo, Lemera et Mulenge au Sud-Kivu), ils vont immédiatement se livrer à des intrigues et se mêler de la politique du pays d’accueil. D’ailleurs, Les responsables du HCR, Croix Rouge et ONUC (Mission de l’Onu au Congo), en 1961, désapprouvent cette attitude des réfugiés tutsi. Leur document en annexe « AVIS AUX REFUGIES RWANDAIS » est sans équivoque là-dessus (x)
Ensuite, progressivement, la plupart de ces réfugiés tutsi quitteront clandestinement les camps et s’installeront dans les villages et villes du Kivu.
En 1964 les Tutsis procèdent à la revendication d’un « octroi automatique » de la nationalité congolaise ; ce qui engendrera un conflit sanglant, appelé Kanyarwanda, c'est-à-dire, l’émancipation par les armes des originaires du Rwanda, Tutsis et Hutus. Ce conflit prendra fin en 1965.
Les années de calme se succèderont. En 1976, les réfugiés tutsi se fabriquent l’ethnie des Banyamulenge, Mulenge étant un des territoires des Bafulero ayant accueilli des réfugiés tutsi fuyant le Rwanda, en 1964.
Le 20 juin 1981, d’autres rwandophones du Congo rédigent une pétition dénommée « Populations originaires du Rwanda au Zaïre » réclamant l’autodétermination du Kivu, adressée au Secrétaire général de l’ONU. C’est-à-dire sa sécession et son détachement de l’ensemble du Congo. Attitude qui n’aboutira pas, et qui sera très mal perçue par les congolais et la Communauté Internationale.
Entre 1990 et 1994, une grande partie de jeunes tutsis établis au Congo retournent au Rwanda rejoindre la rébellion de Kagame, composés d’autres tutsis réfugiés en Ouganda et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Est. 
Ils renverseront le régime hutu au Rwanda. Après cette victoire, la nouvelle armée rwandaise, majoritairement tutsi envahit le Kivu, prétextant être à la poursuite des hutus responsables du génocide rwandais, en fuite massivement au Kivu, et installés dans des camps de réfugiés le long des frontières avec le Rwanda.
Il s’en suivra les massacres des hutus dans les camps des réfugiés au Congo. Une fois les réfugiés hutu contrôlés, l’armée rwandaise reste au Kivu et procède par la suite à des massacres des peuples du Kivu farouchement opposés à l’occupation rwandaise. Le bilan est connu plus de 1.800.000 déplacés dans le Congo et de réfugiés congolais dans les pays voisins comme le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Ouganda. Le nombre de victimes quand à lui s’élève à plus de 5.000.000 de morts. Pour nous, il s’agit d’un génocide perpétré au Congo et qui doit être reconnu au niveau international.
Les populations du Kivu continuent à dénoncer ce plan dont la mise en place a commencé depuis des décennies, et Laurent Nkundabatware et ses milices sont aujourd’hui les acteurs rwandais chargés de réaliser cette œuvre macabre.


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Sunday, October 20, 2013

DEPUIS QUAND EXISTE - T- IL DES "TUTSIS KONGOLAIS" ?

Article du journaliste Kwebe Kimpele

Les Congolais, les prétendus experts et les pseudo  spécialistes du Congo utilisent abondamment l’expression “Tutsis congolais” sans se rendre compte de cette étrange association.
D’un côté, ils emploient une référence ethnique à savoir les Tutsis. De l’autre, ils utilisent une identification nationale c’est-à-dire les Congolais. Puis, ils les mettent côte à côte. Cette juxtaposition de deux notions étrangères l’une de l’autre est un procédé absurde et n’est rien d’autre qu’une pure aberration sémantique. Personne, parmi les érudits qui éructent et vocifèrent à longueur de journée sur la tragédie congolaise, n’a jamais mesuré l’étendue de cette erreur, source de tant de malentendus aussi bien politiques qu’historiques. Les expressions “Mungala français”, ou “Kasaïen espagnol”, ou “Muluba canadien” ainsi que “Mutetela américain” , revêtent-elles un sens ? Si oui, il faudra me l’expliquer. Dans le cas contraire, il faut arrêter de profaner le passé de notre pays.

Les destins du Rwanda et du Burundi ont été brièvement associés à celui du Congo après la défaite de l’Allemagne en 1918. Avant cette date, les trois entités étatiques et leurs populations respectives ne pouvaient pas être confondues les unes avec les autres et l’expression “Tutsi congolais” ne recouvrait aucune réalité. Du reste, le Rwanda, en tant qu’Etat, a existé plus de 250 ans après la création de l’EIC, Etat indépendant du Congo et propriété privée du roi des Belges Léopold 2. Mais surtout, le Rwanda, ses terres et toute sa population, Tutsis et Hutus confondus furent, bien avant le Congo, assujettis à la colonisation allemande.
Après les indépendances des trois pays au début de la décennie 1960, chacun d’eux, avec sa population, a repris la marche normale de son histoire. Il faut également prendre en compte le fait fondamental suivant: chaque Congolais d’origine descend forcément de parents membres d’une ethnie dont les terres furent confisquées et fusionnées pour former la superficie de l’Etat Indépendant du Congo (EIC), État indépendant du Congo à l’issue de la conférence internationale de Berlin qui s’est clôturée le 26 février 1885.
Pas un centimètre carré du Rwanda, à l’époque colonie de la puissante Allemagne, ne fut annexé par l’EIC et pour cause !! Qui aurait pu oser porter atteinte aux intérêts coloniaux de l’Allemagne à la fin du XIXe siècle en violant un morceau de terre de l’une de ses colonies africaines ? Ni la France, ni l’Angleterre, ni le Portugal et, a fortiori, ni un homme seul en la personne du roi Léopold 2, propriétaire privé et exclusif de l’EIC qui, de surcroît, avait eu besoin du soutien et du parapluie allemand pour obtenir la reconnaissance internationale de ses titres de propriété sur son immense domaine foncier en Afrique centrale. Peut-on imaginer un seul instant l’ancien monarque belge convoiter les terres et les populations, tutsies et hutues confondues, de son hôte et protecteur allemand ?


Les populations bantous congolaises, frontalières du Rwanda comme les Hunde, les Havu, les Bashi, les Nande, les Tembo, les Nyanga ont souvent lutté, bien avant l’irruption des Européens et de la colonisation mais aussi après, contre les tentatives d’invasion et d’occupation de leurs terres par les bami rwandais (pluriel de mwami, signifiant roi ou empereur), tous des Tutsis. Il faut savoir que les Tutsis, peuple de pasteurs nomades descendus derrières leurs troupeaux de vaches aux grandes cornes depuis les hauts plateaux d’Abyssinie en direction des verts pâturages des pays des grands lacs africains, ne possédaient par conséquent ni terre, ni culture, ni langue propre.
Au cours de leur transhumance pastorale vers le sud, les “cow boys” tutsis découvrirent les riches pâturages des collines du Rwanda et du Burundi, à l’époque propriétés exclusives des Hutus.
Par la ruse, usant également du charme de leurs filles, les Tutsis, représentant une infime minorité, parvinrent à éliminer les dynasties royales hutues, à s’emparer du pouvoir et à régner par la terreur et les meurtres systématiques sur la majorité hutue des populations rwandaise, burundaise et même ougandaise. Les premiers martyrs chrétiens ougandais comme Charles Lwanga, Kizito et leurs infortunés compagnons brûlés vifs sur des bûchers, furent tous des hutus.

Mais, lorsqu’on est une minorité, on ne domine pas impunément ni éternellement une majorité. Tôt ou tard, celle dernière se réveille, prend conscience de sa situation d’injustice, se révolte et déclenche des représailles contre la minorité. C’est ce qui s’est passé au Rwanda en 1962 lorsque le Hutu Grégoire Kayibanda perpétra un coup d’Etat contre le pouvoir tutsi en place à Kigali depuis l’abolition de la monarchie. On sait que les Tutsis ont attendu une une trentaine d’années pour récupérer le pouvoir, d’abord en octobre 1993 avec l’assassinat du président hutu burundais Melchior N’dadaye, ensuite le 6 avril 1994 avec le double assassinat des présidents hutus rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien N’taryamira. Trois chefs d’Etat, tous des Hutus, liquidés en l’espace de six mois. Difficile de faire mieux.
D’où la question qui tue: depuis quand existe-t-il des “Tutsis congolais”, c’est-à-dire une ethnie tutsie rwandaise installée légalement et historiquement sur les terres congolaises, qui fut donc forcément assujettie naguère à l’EIC, si ce n’est dans l’ignorance des experts et des spécialistes ? De 1918, année de la défaite allemande, mais aussi du placement du Rwanda et du Burundi (à l’époque appelé Urundi) sous mandat de la Belgique par la SDN, Société des nations et ancêtre de l’ONU, jusqu’en 1960, année de la dissolution du “Congo belge et du Rwanda-Urundi”, il s’est passé 42 ans seulement. Quand situe-t-on l’hypothétique naissance naturelle, légale, légitime ou miraculeuse d’une ethnie tutsie rwandaise sur le territoire congolais ? Peut-être, s’agit-il d’une génération spontanée ?
D’une espèce de “Deus ex machina ?. Qui peut répondre à cette question ?
Pendant les 52 ans de la colonisation belge, les indigènes congolais furent légalement et administrativement séparés des Rwandais et des Burundais. Impossible de les confondre et la notion de “tutsi congolais” relevait d’une pure utopie. De toutes les façons, elle n’existait nulle part. De même, la notion de “hunde rwandais”,” rega rwandais”, “bashi rwandais” ou de “nande rwandais” fait doucement sourire parce qu’elle n’as aucun sens. Pourquoi celle de “tutsi congolais” en aurait-elle ? Du reste, après la défaite allemande à l’issue de le Première Guerre mondiale, l’ensemble s’appelait “Congo belge et Rwanda-Urundi” et non pas “Congo et Rwanda-Urundi belges”. La confusion et le mélange des genres sont nés après 1960, c’est-à-dire, après les indépendances des trois pays, au seul profit des Tutsis rwandais. Pourquoi, étant donné qu’ils sont majoritaires au Rwanda, ne parle-t-on pas “Hutus congolais” ? Pourquoi tous les Rwandais occupant de hautes fonctions dans l’appareil de l’Etat congolais depuis la victoire de l’AFDL le 17 mai 1997 sont-ils exclusivement des Tutsis ? Pourquoi tous les dirigeants politiques bantous congolais, mais aussi tous les généraux et officiers supérieurs bantous congolais ayant fait partie de la prétendue Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo sont-ils tous morts de manière violente ? Les rescapés ne doivent d’être encore en vie que grâce à l’exil. Cherchez les coupables .
Le moment arrive où il faudra aborder cette question de fond pour forcer au silence tous les imposteurs qui s’agitent sur la scène où se joue la tragédie congolaise.
Qu’il puisse exister des Tutsis ayant acquis la nationalité congolaise en respectant la législation congolaise en la matière; c’est tout à fait imaginable.
Mais que des Tutsis puissent revendiquer, sous la fallacieuse identité de “Banyamulenge”, Banya-uvira”, Banya-bushi”, “Tutsis congolais” ou de “Rwandophones”, voilà mes chers frères, une insulte à l’intelligence et à la mémoire des Bantous congolais. Finalement, qui a été l’objet d’un génocide en 1994 au Rwanda ?
Des 800.000 Tutsis vivant dans ce pays avant les tueries inter ethniques, la chronique de l’actualité affirme, contre toute logique arithmétique, qu’on en aurait trucidés un million !! Mais alors, d’où viennent les Tutsis qui, depuis 1994, se sont emparés du pouvoir aussi bien au Rwanda qu’au Congo ? Jusques à quand la mystérieuse “Communauté internationale” et les Tutsis prendront-ils le reste de l’humanité pour des “canards sauvages” ?

PS:
Désormais, parler de “tutsi congolais” est devenu normal alors qu’en réalité, c’est une aberration, une absurdité, un déni de l’histoire et une insulte à la cause des Bantous congolais. C’est une pure fiction. Les Tutsis, en tant que communauté ethnique, ne possèdent pas un centiare de terre au Congo. A ce propos, il est vraiment étrange qu’on n’entende jamais parler de “hutus congolais” alors qu’ils sont plus nombreux. Personnellement, je n’ai jamais enregistré, nulle part, l’expression “Hutus congolais”. Et vous ? C’est étrange, n’est-il pas ? Comment expliquer cette absence alors que les Tutsis, 800.000 avant le génocide, ont été, paraît-il, exterminés au nombre d’un million !! De leur côté, les Hutus, 5.800.000 avant les massacres inter ethniques, et qui ont été massacrés au nombre de de deux millions 300.000 selon l’ONG belge SOS Rwanda-Urundi, n’ont jamais revendiqué la nationalité congolaise et n’ont jamais posé de problème majeur de cohabitation avec les Bantous congolais!

Extra from FREMONSA:
En 1927, le gouvernement du Congo-Belge se proposa de créer un mouvement massif de peuplement du Kivu par des Rwandais sur des terres qui appartenaient deja à d'autres peuples de la region. Mais le projet n’aboutit qu’en 1936 par une action qui transplanta dans les Gishari, entre Sake et les Lacs Mokotos, dans le territoire de Masisi, environ 25.000 personnes.
C'est à cause des sécheresses répétées, suivies de famines, qu'a connu le Rwanda pendant une longue periode de 1890 à 1931.
L’opération fut suspedue en juin 1945 pour saturation.(…)

Sur le meme sujet:
HISTORIQUE DES PEUPLES DU KIVU ET LA GUERRE DE L'EST
LE M23: INSTRUMENT OU PARTENAIRE DES PRESIDENTS DE LA CPGL?

http://manuscritdepot.com/a.freddy-monanga.1.htm
 

MORT DE KADHAFI: DOSSIER EXPLOSIF

 
Article d'Anna Ravix publié le 19/10/2012 sur www.tv5.org
 
Le 20 octobre 2011, le monde découvrait les images sanglantes du dictateur déchu, dans un tourbillon médiatique qui avait entraîné les forces armées occidentales aux côtés des rebelles libyens. Amoché mais vivant sur les vidéos amateurs qui commencent à circuler, le guide est officiellement déclaré mort quelques heures plus tard, sans que les circonstances de son décès ne soient clairement définies. Deux ans après, elles ne le sont toujours pas. De la controverse à l'affaire d'Etat, retour sur les zones d'ombres du dossier Kadhafi. Une enquête publiée il y a un an sur notre site. 
Zoom:
Que s'est-il vraiment passé à Syrte le 20 octobre 2011? Pour les autorités libyennes, Kadhafi serait mort dans un échange de tirs entre les rebelles qui assiégeaientt Syrte et le convoi dans lequel le raïs essayait de s'enfuir. Mais un rapport de Human Rights Watch (lien en anglais ) paru mercredi 17 octobre 2012 vient tout juste de contredire cette version officielle. Son directeur français, Jean-Marie Fardeau, détaille pour TV5monde les conclusions de l'enquête menée par l'ONG. "Nous avons les preuves, avec certitude, que Kadhafi a bien été capturé vivant par les miliciens de Misrata, et donc qu'eux seuls ont pu l'exécuter par la suite, sachant qu'il était déjà blessé".

Human Rights Watch réclame l'ouverture d'une enquête par les autorités libyennes pour que les responsables de ce crime soient jugés. L'exécution d'un prisonnier est en effet un crime de guerre, et les Etats-Unis ont également formulé la demande d'ouverture d'une enquête. "On attend une réponse dans les jours qui viennent j'espère, parce que nous pensons que c'est un élément important en terme de construction de l'Etat de droit en Libye et  d'apaisement d'un certain nombre de tensions qui existent encore dans le pays" précise Jean-Marie Fardeau.
Zoom:Mahmoud Jibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition en Libye (photo AFP)

"Kadhafi a été tué par un espion de Sarkozy"

Mais un autre son de cloche résonne en Libye, une troisième version qui n'est ni l'officielle, ni celle de Human Rights Watch : "Kadhafi a été tué par un espion de Sarkozy". C'est la thèse que soutient le très sérieux quotidien romain Corriere della Sera dans un article paru le 29 septembre 2012 (lien en italien). A l'origine de cette allégation, les propos de Mahmoud Jibril, l'ancien Premier ministre du gouvernement de transition et président du Conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT) libyen, lors d'une interview diffusée une semaine plus tôt sur la télévision égyptienne Dream TV : "Un agent étranger était infiltré avec les brigades révolutionnaires pour tuer le colonel Kadhafi".

Le quotidien britannique Daily Telegraph (lien en anglais) poursuit l'enquête et interroge le lendemain Rami el-Obeidi, l'ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le CNT, qui affirme sans détour que "les services secrets français ont joué un rôle direct dans la mort de Kadhafi". Une version "extrêmement hasardeuse et dénuée de preuves qui soient probantes pour l'instant" estime le directeur en France de Human Rights Watch. "Elle ne nous semble pas crédible faute d'éléments complémentaires à ce qui a été affirmé dans les médias. L'infiltration dans les milices qui assiégeaient Syrte d'un élément des services secrets français, nous n'en avons aucune preuve".  Jean-Marie Fardeau admet cependant qu' "il est certain que le convoi a bien été atteint par des tirs d'avions français. Par la suite, qu'il y ait des hommes du renseignement sur le terrain c'est probable, mais des hommes dont la mission était d'exécuter Kadhafi, absolument rien ne le prouve." En effet, le convoi du dictateur déchu est d'abord attaqué par un drone américain, puis par deux bombes larguées d'un avion français. Mais l'aviation française a toujours soutenu qu'elle ignorait qui se trouvait dans les voitures qu'elle a pilonnées.
Zoom:Rami el-Obeidi, l'ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le CNT
 
Rami El-Obeidi affirme pourtant que l'OTAN avait pu localiser la cachette de Kadhafi un mois avant sa mort, entre le 20 et le 23 août 2011. "A l'époque, on pensait qu'il s'était enfui dans le désert, en direction de la frontière sud de la Libye" explique-t-il. En réalité, le guide se cache dans son fief  de Syrte avec son fils, Mutassim, qui dirigeait les dernières troupes loyalistes. Obeidi ajoute une information surprenante : "Là, le raïs a essayé de communiquer, grâce à son téléphone satellite Iridium, avec certains de ses fidèles qui avaient trouvé refuge auprès de Bachar El-Assad, en Syrie. (…) Et c'est justement le chef d'Etat syrien qui a transmis le numéro de téléphone satellitaire de Kadhafi aux services secrets français". La raison? "En échange, Assad aurait obtenu de Paris la promesse de limiter les pressions internationales sur la Syrie en vue de faire cesser la répression contre le peuple en révolte." Localiser le téléphone satellite et son propriétaire aurait ensuite été un jeu d'enfant pour les experts de l'OTAN.

Interrogé par le quotidien régional La dépêche, Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions de défense estime que la thèse d'un agent français qui aurait tué Kadhafi est "fantaisiste et sans preuves", sans pour autant rejeter en bloc les conclusions du Corriere della Sera. "Les Libyens n'avaient pas besoin d'un agent français pour tuer Kadhafi. En revanche, qu'il y ait eu des agents français, notamment de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure - ndlr) dans le secteur, c'est vrai. D'ailleurs, les officiels français ont été très tôt alertés de la localisation de Kadhafi." Il estime par ailleurs "plausible" la localisation du colonel par des communications passées avec la Syrie sur son téléphone satellite.

Le quotidien italien n'est d'ailleurs pas le premier à évoquer aussi frontalement l'intervention française dans la capture du dictateur déchu. Seulement six jours après la mort de Kadhafi, le 26 octobre 2011, le Canard enchaîné publie un article intitulé "Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris". Il est signé par Claude Angeli, l'ancien rédacteur en chef du journal, réputé pour ses nombreuses connexions dans les milieux du renseignement militaire et de la diplomatie. Les informations qu'il récolte sont sans équivoque. "A l'Elysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l'un de ses fils s'était réfugiés à Syrte, avec gardes du corps et mercenaires. Et Sarko avait chargé le général Benoît Puga, son chef d'état-major particulier, de superviser la chasse à l'ancien dictateur" affirme le journaliste. A la DGSE, une formule est même consacrée à cette opération : "'livrer le colis à Renard', et agir en sorte que Kadhafi n'échappe pas à ses poursuivants (une unité du Conseil National de Transition baptisée "Renard"?)" s'interroge Claude Angeli. Il cite ensuite un diplomate français, resté anonyme, qui ironise sur l'intervention de l'OTAN : "La peine de mort n'était pas prévue dans les résolutions de l'ONU qui ont permis à l'OTAN d'intervenir, mais il ne faut pas jouer les hypocrites. A plusieurs reprises, des avions français et britanniques avaient déjà tenté de liquider Kadhafi en bombardant certains de ses repères, à Tripoli ou en détruisant notamment un de ses bureaux."
Zoom:Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi à l'Elysée en décembre 2007 (photo AFP)

"Un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy"

Dans cette hypothèse, quel était l'intérêt de l'exécutif français à "liquider Kadhafi"? La chronologie est troublante. Le 10 décembre 2007, Nicolas Sarkozy fait accueillir en vedette le dictateur libyen au Palais-Bourbon (siège de l'Assemblée nationale et des députés), faisant de la France la première - et la seule - démocratie occidentale à offrir une crédibilité internationale à Kadhafi. Quatre ans plus tard, le discours de l'exécutif change radicalement. Paris reconnaît officiellement le CNT libyen comme le seul "représentant légitime du peuple libyen". La réaction du colonel Mouammar Kadhafi ne se fait pas attendre et l'agence officielle libyenne Jana, organe de propagande du régime, annonce avoir "appris qu'un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale". Une semaine plus tard, le 16 mars 2011, c'est le fils de Mouammar Kadhafi, Saif al-Islam Kadhafi, qui menace directement l'ancien président français: "Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide afin qu'il oeuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus. Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement."

Dès le lendemain, le 17 mars 2011, Nicolas Sarkozy obtient du Conseil de sécurité de l'ONU l'instauration d'un "régime d'exclusion aérienne afin de protéger les civils contre des attaques systématiques et généralisées". En autorisant "les Etats membres à prendre au besoin toutes mesures nécessaires pour faire respecter l'interdiction de vol et de faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile" la résolution onusienne laisse un flou sur les modalités de l'intervention de l'OTAN, qui l'interprète comme une autorisation à frapper au sol toute cible identifiée comme repère loyaliste. Une interprétation que la Russie ou encore l'Afrique du sud estiment outrepasser la résolution.
Zoom:A gauche, Edwy Plenel, le directeur de Mediapart, à droite, le journaliste Fabrice Arfi (photo AFP)

"Une guerre de blanchiment"

"Déclencher une guerre sur place, c'est le meilleur moyen pour être les premiers à mettre la main sur les archives" estime Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, pour qui la guerre en Libye est une "guerre de blanchiment". Lui et ses collègues de Mediapart ont enquêté pendant près d'un an sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye de Kadhafi (lien payant). Mais c'est seulement le 30 avril 2012, à une semaine du second tour de l'élection présidentielle et alors que le journal en ligne publie depuis dix mois des révélations sur "le secret libyen de Sarkozy" que l'ancien président français décide d'attaquer Mediapart. Il porte plainte 48 heures après la mise en ligne d'un article intitulé "Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement" (lien payant) informant de la découverte d'une note confirmant l'accord qui aurait été donné par la Libye de soutenir la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy pour une valeur équivalente à près de 50 millions d'euros.

"Cette plainte est scandaleuse, Nicolas Sarkozy aurait pu nous poursuivre en diffamation, il existe un corpus législatif propre à la presse et qui permet en plus, en période électorale, de juger une affaire en 24 heures, et d'en faire un débat public. Mais Nicolas Sarkozy a contourné cette possibilité, il a criminalisé le journalisme en nous attaquant pour faux et usage de faux et publication de fausses nouvelles" estime Fabrice Arfi.

Interrogé sur la polémique sur France 2, Nicolas Sarkozy répond que "Mediapart est une officine, Monsieur Plenel, c'est le bidonnage à chaque fois, ce document est un faux grossier". Puis le candidat à sa réélection s'emmêle : "Après ce que j'ai fait à M.Kadhafi, vous croyez qu'il m'a fait un virement? Pourquoi pas un chèque endossé? " Comme un seul homme, l'UMP appelle à saisir la justice, Sarkozy le premier : "Il y a une morale, ceux qui mentent, qui font des faux, doivent être condamnés par la justice".

Une exigence de justice partagée par le site internet qui porte plainte le 2 mai, contre Nicolas Sarkozy pour "dénonciation calomnieuse". Fabrice Arfi espérait "l'ouverture d'une enquête judiciaire pour prouver les faits face à un juge indépendant, pas le procureur de Paris, François Molins, qui est aussi l'ancien directeur de cabinet du ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy". L'enquête? "Nous n'en avons aucune nouvelle" déplore le journaliste interrogé par TV5monde.
Zoom:Baghadi al-Mahmoudi, l'ancien Premier ministre libyen (photo AFP)

Des témoins au silence

Au delà du document incriminé, 10 mois d'enquête ont permis de récolter de nombreux témoignages, au premier rang desquels, celui de l'ancien Premier ministre de Kadhafi, Baghadi al-Mahmoudi. "Je confirme qu'il existe bien un document signé par Moussa Koussa et qu'un financement a bien été reçu par M. Sarkozy" avait-il déclaré à Mediapart le 2 mai 2012, par l'intermédiaire de l'un de ses avocats, Me Béchir Essid. En son nom, l'avocat avait confirmé l'authenticité de la note publiée par le site internet ainsi que le montant du financement : 50 millions d'euros. Me Béchir insiste : "Il ne comprend pas la rancune de M. Sarkozy et son acharnement à être l'un des principaux artisans de l'attaque du pays qui l'a financé, soutenu et aidé pour sa campagne". Mahmoudi s'était enfuit en Tunisie, où il était jugé pour entrée illégale sur le territoire. Le 22 juin 2012, son avocat français avait pris attache avec le juge Renaud Van Ruymbeke, magistrat en charge de l'instruction de l'affaire Takieddine, pour lui dire que son client "allait être amené à parler des financements des campagnes électorales et des questions d'enrichissement personnel". Le surlendemain, il est extradé vers la Libye, sans l'accord du président Tunisien Moncef Marzouki. Une décision qui expose l'ancien premier ministre "à de réels risques de graves violations des droits de l'homme, notamment la torture, une exécution extrajudiciaire et un procès injuste" s'était inquiétée l'association Amnesty International. François Hollande lui-même avait dit à Mediapart "regretter" cette extradition, "d'autant que pour la personne concernée, il y avait sûrement des informations à obtenir qui seraient utiles pour connaître un certain nombre de flux."
La page du site d'Interpol consacrée à Bashir Al Shrkawi, alias Bachir Saleh
 
De nombreux témoignages sont venus confirmer, ou infirmer les affirmations de Mediapart. Des proches de Kadhafi dont la Libye post-révolutionnaire réclame l'extradition, comme Bachir Saleh, le destinataire de la note secrète publiée par le site internet. L'ancien dirigeant du Libyan African Portfolio, l'un des fonds souverains libyens au centre de tous les soupçons de financements occultes, avait démenti l'authenticité de la note officielle libyenne. Mais Mediapart s'étonnait aussi de constater que Bachir Saleh, recherché et désigné par une notice rouge d'Interpol ait obtenu en moins de 48 heures une autorisation de séjour de trois mois. Lorsque Paris Match le photographie se promenant tranquillement dans une rue de la capitale française, le gouvernement est obligé de réagir. Nicolas Sarkozy déclare alors que "si (Bachir Saleh) est recherché par Interpol, (il) sera livré à Interpol". Le lendemain de cette déclaration, Saleh disparaît. Depuis, il est introuvable. Les journalistes des Inrocks ont récemment publié une enquête sur cette étonnante disparition. Quelques heures avant de s'envoler dans un bimoteur vers une destination inconnue, Bachir Saleh a rencontré Alexandre Djouhri, un proche de Claude Guéant décrit comme le "prince de la zone grise" dans le livre-enquête de Pierre Péan, La République des mallettes (Fayard). L'enquête indique aussi que Bernard Squarcini, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), homme de confiance de Sarkozy était aussi présent. "Bachir connaît les secrets franco-libyens. Pas mal de monde rêvait de le faire parler" explique un proche de Saleh aux journalistes des Inrocks. "La logique qui prévaut, dans cette exfiltration, est celle du "jusqu'ici tout va bien". Bachir sait trop de secrets, on le met en urgence à l'abri, ou en sécurité". Il rejoint comme cela d'autres anciens kadhafistes qui pourraient témoigner sur des transferts de valises entre Kadhafi et des politiciens français. Faites le bilan : tous, aujourd'hui, se retrouvent à l'abri ou dans une situation qui leur interdit de s'exprimer".  

Omran Ben Chaaban était l'un des hommes qui avait découvert Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, caché dans une canalisation. Il est mort le 25 septembre 2012, des suites de ses blessures à l'hopital américain de Neuilly-sur-seine en France. Il avait en effet été enlevé et blessé dans la ville de Bani Walid, un des derniers bastions de l'ancien régime en Libye. Le Congrès général national libyen avait alors salué la mort d'un "héros courageux". Une mort qui pose beaucoup de questions. France 24 s'interroge notamment sur les raisons de son transfert en France. Le site contacte une source au quai d'Orsay qui précise qu' "Omran Ben Chabaan a été admis début septembre en France grâce à ce qu'on appelle un 'visa humanitaire' pour se faire soigner en urgence", explique la source qui ne précise pas les raisons du choix de la destination.

Sur le meme sujet:

LA FRANCE PREPARAIT DEPUIS NOVEMBRE 2010 LE RENVERSEMENT DE KADHAFI

JEAN-PAUL POUGALA: MANDELA NE VOULANT PAS SERRER LA MAIN DE« L’ASSASSIN DE SON AMI ET FRÈRE MOUAMMAR KADHAFI »A FAIT LE MORT SUR SON LIT D’HÔPITAL

http://manuscritdepot.com/a.freddy-monanga.1.htm
 

Saturday, September 28, 2013

H. KANAMBE aka J. KABILA EST-IL LE REEL PROBLEME DE LA NATION CONGOLAISE?


Hyppolite Kanambe connu aussi sous le nom de Joseph Kabila Kabange est-il vraiment le problème de la RDC ? Est-il vraiment la cause de la misère quotidienne des Kongolais ?
Bien avant l’occupation coloniale, que l’on a surnommée la colonisation, nos pères, lorsqu’il arrivait un malheur dans le pays, se réunissaient pour réfléchir et creuser dans le fond du problème afin  de savoir quelle est la source du malheur qui s’abat sur le pays. Tous les notables (les élites) du pays étaient convoqués auprès de celui ou de celle qui était le garant de la nation, chacun parlant à son tour, dans le but de trouver la cause profonde du problème qui apporte le malheur dans le pays. La source ou la cause première du problème permettait de le résoudre complètement et définitivement.

Pour résoudre efficacement un problème ou pour mettre définitivement un terme à un malheur qui s’abat sur le pays, c’est à partir de la source ou de la cause profonde (la racine) qu’il faut s’y prendre, et non pas à partir des conséquences du problème.   Malheureusement, depuis la fin de l’occupation coloniale Belge jusqu’à nos jours, l’intelligentsia Kongolaise qui gère la chose publique ainsi que les leaders qui y participent et l’élite qui y aspirent, tous s’attaquent le plus souvent aux conséquences d’un problème, voire même aux effets des conséquences d’un problème : les symptômes du problème.
Et pourtant, une vieille sagesse Bantu nous apprend ceci: "pour éliminer les mauvaises herbes de votre champ, il  faut les déraciner. Si vous coupez seulement la partie qui émerge du sol, toutes les mauvaises herbes vont repousser à la prochaine pluie."
Dans un passé très récent, le maréchal Mobutu fut pointé du doigt comme étant la cause des problèmes du Zaïre. Contrairement à quelques sages citoyens Zaïrois, la quasi totalité de l’intelligentsia Zaïroise passée dans l’opposition désigna Mobutu comme étant le problème du Zaïre et la cause des malheurs du Zaïrois. Puis les leaders d’opinion, les leaders politiques et autres, les universitaires ainsi que la grande majorité des intellectuels furent de même. 
En Automne 1996, pendant que les Zairois vociféraient, hurlaient et bavardaient au sein de la Conférence Nationale Souveraine, les populations Rwandophones prennent les armes dans les Kivu afin de réclamer une nationalité Zaïroise leur accordée en masse illégalement par le maréchal Mobutu et remise en cause plus tard par le parlement Zairois.
Au 45ieme jour des revendications des peuples Rwandophones en armes, une pseudo-rébellion voit le jour. Selon son porte parole, un certain Laurent Désire Kabila, l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo lance une campagne militaire pour libérer les Zairois du problème Mobutu qui serait la cause de leur malheur.

Déjà à l’époque, nous étions de ceux-là qui demandaient à nos frères et soeurs du Zaïre de ne pas soutenir cette campagne militaire. Nous étions ceux qui demandaient aux Zairois de ne pas répéter machinalement et mécaniquement ce que les medias dominants et leurs gouvernants voulaient faire avaler à toute la planète : à savoir que le maréchal Mobutu était le problème du Zaïre, qu’il était la cause de la misère du peuple Zairois.

L’intelligentsia Zaïroise ensemble avec les différents leaders, l’élite et les intellectuels du grand Zaïre réussirent à convaincre le peuple d’accueillir l’AFDL et que cette Association d’aventuriers armés (dixit LDK) était la solution des problèmes de la nation Zaïroise.

Qu’une fois à Kinshasa, l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo dirigera avec eux.

Nous tenons à souligner que durant les premières semaines de cette pseudo-rebellion, toute la population Zaïroise n'en voulait pas du tout.

La campagne militaire de l’AFDL fut soutenue par une super-campagne médiatique internationale (medias mensonge).
L’ambiance de l’époque avait deux pôles : pour ou contre l’AFDL. Dans cette ambiance bipolarisée, dans la communauté Zairoise de Bruxelles tres politisée , nos dires de jeune citoyen Zaïrois originaire de l'Equateur ne faisaient pas le poids face aux péroraisons des Mindele et des puissants medias mensonges ; Mobutu était la source des malheurs et des problèmes du Zaïre par conséquent, il fallait qu’il parte, et voir même qu’il meurt.
Toujours à Bruxelles, dans cette meme communauté très politisée des Zaïrois, nous fumes traités de Mobutiste par certains et de nostalgiques du règne de Mobutu par d’autres.

Les intellectuels et les différents leaders politiques Zaïrois ne réfléchissaient plus. Ils abandonnèrent la raison ainsi que la réflexion pour embrasser l’émotion et les sentiments. Parmi eux, certains espérèrent secrètement partager le gâteau Zaïrois avec l’AFDL.
Le 17 Mai 1997, Kuku Gbendu est parti. Elombe Sese quitte son Zaïre par la fenêtre. L’AFDL prend les commandes de la république et affirme qu’elle va améliorer le quotidien des Kongolais. La république du Zaïre devient la République Démocratique du Congo.
Seize années plus tard, le 17 Mai 2013, le quotidien des Kongolais est un cauchemar. Tous les indicateurs sociaux de la République Démocratique du Congo sont au rouge. Les frontières de ce grand pays sont devenues des véritables passoires. Y entrent qui le veulent!
Des pans entiers de cette République « Démocratique » échappent au contrôle de l’état, et des étrangers armés jusqu’aux dents y font la loi. Dans Kinshasa la capitale, des gangs de voyou surnommés Kuluna font régner l’insécurité dans plusieurs cités de la ville.
Seize années après le départ de Mobutu, le pays se porte seize fois plus mal.
Aujourd'hui, les Kongolais regrettent l’époque de Mobutu.
Et comme dans les années 90s, contrairement à quelques sages Kongolais, la quasi totalité de l’intelligentsia Kongolaise passée dans l’opposition désigne Joseph Kabange Kabila aka Hyppolite Kanambe comme étant le problème de la RDC et la cause des malheurs du Kongolais. Tous les leaders d’opinion, les leaders politiques et autres, les universitaires ainsi que la grande majorité des intellectuels font de même.
Nous, nous disons que Joseph Kabila Kabange aka Hyppolite Kanambe n’est pas le problème Kongolais, ni sa cause profonde. Il fait parti du problème car 
être dirigé par un étranger est une malédiction mais il n’est pas la source ou la racine du probleme. 

En réalité, Il n’est que la partie très visible du problème. Certains disent même disent même qu’il n’est que la conséquence du problème Congolais (qu'il serait même que le symptôme du problème).
Mais affirmons les choses selon les émotions du moment; Si JKK aka HK est le problème Congolais, quelle est la cause profonde ou les causes profondes de ce problème ?
Dans la gestion de la qualité en management, JKK aka HK est une pépite d’or parce qu’il est le problème et que tout problème est une opportunité et un facteur de progrès pour peu qu’il ne se reproduise plus. Chaque problème a une histoire et le problème ainsi découvert permet de retracer son historique : le pourquoi, le comment, etc., de son existence.

Exactement comme les ancêtres bantus, on par du constat qu'il est plus judicieux de traiter la cause d'un probleme que d'en traiter les symptomes immédiats. Puis qu'analyser la cause d'un problème permet d'en déterminer une solution définitive, et donc, empêcher qu'il ne se reproduise de nouveau.

Les Kongolais sont donc dans l’obligation de dépassionner le débat pour rechercher la cause (ou les causes) objective et profonde du problème Joseph Kabila aka Hyppolite Kanambe. Il y a une sagesse dont les ex Zaïrois sont très friands lors de leurs différents débats sur la situation de leur pays : Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence.

Dans l’état actuel des choses en RDC, n’importe quel Kongolais qui deviendrait président ne pourra rien faire pour les Kongolais. Il/elle lui sera impossible de faire de la RDC un pays ou il fait très bon vivre pour les Kongolais d’abord puis pour les étrangers qui y vivent. Seul un envoy
é de la Providence en serait capable.

Tout simplement parce qu’il existe en RDC une machine dotée d’une mécanique très bien huilée qui fonctionne depuis 1885 pour les intérêts de certains groupes financiers internationaux (Nous pouvons même dire que c’est au 12 septembre 1876 lors de la Conférence Géographique de Bruxelles). Jusqu'à aujourd’hui, cette machine n’a pas de difficulté à écraser toute personne qui représente un danger pour les intérêts des groupes financiers à qui elle appartient et pour qui elle roule. La majorité des composantes de cette machine sont des hommes et des femmes 100% Kongolais.
Tous  Kongolais qui se met au service de l’entretien de son système mécanique est élevé dans la société, cité en exemple, reçoit les honneurs et obtient des fonctions hautement importantes.

Cette machine a réussi à aliéner les Kongolais depuis plusieurs générations. 
Ainsi nous affirmons, sans être les premiers en la matière, que l’aliénation est la cause profonde du problème Congolais et des malheurs qu’ils vivent. C'est cette alienation qui a pondu le problème Hypolithe Kanambe.

Selon le dictionnaire de la langue française, le Petit Robert, L’aliénation est "le fait de céder ou de perdre (un droit ou un bien naturelle) ". Elle est également : "L'état de l `individus qui, par suite des conditions extérieures (économiques, politiques, religieuses), cesse de s'appartenir, est traité comme une chose, devient l'esclave des choses et des conquêtes ... ". Lorsque nous juxtaposons ces définitions et l'histoire des Kongolais, Il nous apparait qu’ils ont longtemps été des hommes et des femmes aliénés et dans une certaine mesure continuent de l'être encore. En RDC, L'aliénation est le fait de l’occupation (la colonisation) qui par différentes méthodes a eu à transformer l’occupé Congolais en un aliéné culturel. Dans ce cas, l’aliénation est: "L'état de l `individus qui, par suite des conditions extérieures (économiques, politiques, religieuses), cesse de s'appartenir, est traité comme une chose, devient l'esclave des choses et des conquêtes ... ".

Dans son ouvrage Le portrait du colonisé précédé de celui du colonisateur publié en 1957 aux éditions Buchet-Chastel, l’essayiste et écrivain Franco-Tunisien Albert Memmi fonde sa définition du système colonial sur l'idéologie et néglige l'aspect économique cher a tout les défenseurs de la colonisation. Pour lui, la colonisation est une entreprise de déshumanisation et de dépersonnalisation où  toutes les valeurs et toutes les institutions propres aux peuples colonisés ont été systématiquement bafouées, sinon détruites. Il écrit ceci : " tant qu'il supporte la colonisation, la seule alternative possible pour le colonisé est l'assimilation ou la pétrification .... Ajoutons maintenant qu'il dispose de moins de son passé. Le colonisateur ne lui en a même jamais connu…. De même que la mémoire de l'individu est le fait de son histoire et de sa physiologie, celle d'un peuple repose sur ses institutions. Or les institutions du colonisé sont mortes ou sclérosées. Celle qui garde une apparence de vie, il n'y croit guère. Il vérifie tous les jours, leur inefficacité, lui arrivant d'en avoir honte comme d'un monument ridicule et suranné. Toute l'efficacité au contraire, tout le dynamisme social semble accaparés par les institutions du colonisateur"

Pour le psychiatre et essayiste Martiniquais Frantz Fanon, l'aliénation est le fait que le groupe infériorisé admette que ces malheurs procèdent directement de ses caractéristiques raciales et culturelles.

" Culpabilité et infériorité sont les conséquences habituelles de cette dialectique. L'opprimé tente alors d'y échapper d'une part en proclamant son adhésion totale et inconditionnelle aux nouveaux modèles culturels, d'autre part en prononçant une condamnation irréversible de son style culturel propre ".

Cheikh Anta Diop, que l'on ne presente plus, va plus loin encore. Pour aborder le problème de l'aliénation. En effet, pour cet historien, Anthropologue, visionnaire et homme politique Sénégalais :

" ... Le but est d'arriver en se couvrant du manteau de la science, à faire croire au Nègre qu'il n'a jamais été responsable de quoi que ce soit de valable, même pas de ce qui existait chez lui. On facilite ainsi l'abandon, le renoncement à toute aspiration nationale chez les habitants, et on réconforte les réflexes de subordination chez ceux qui étaient déjà aliénés... l'aliénation culturelle est une arme, un moyen d'assujettissement et de domination. Que ce soit chez les noirs restés sur le continent ou chez ceux arrachés à la mère patrie... la perte d'identité et le reniement de soi sont des réalités que personne ne peut occulter.

... Il s'agit ici de l'antillais et du Noir en général qui sont des aliénés parce qu'infériorisés ou se considérant comme tel, du fait de l'esclavage et de la colonisation. Dans " la société colonisée déséquilibrée et adultérée " donc l'avancement social était (et est encore malheureusement) lié à la perméabilité aux idées et aux comportements des maîtres ou des anciens maîtres.

Faire plaisir aux européens et a la dite communauté internationale est une gloire pour eux. Ils aiment vivre sous la tutelle intellectuelle des Européens. Pire encore, un aliéné s’autocensure pour plaire aux européens.

L’homme politique et poète Martiniquais Aimé Fernand David Césaire est l'un des fondateurs du mouvement litteraire de la negritude. Il fut aussi un anticolonialiste résolu. Il a eu à écrire ceci :

" Il ne suffit pas de proclamer le droit à la liberté d'une race pour qu'elle devienne aussitôt effective. De même, lorsqu'on décide qu'il est désormais bon et légitime d'être nègre, on n'est pas automatiquement débarrassé des aliénations qui vous entravent depuis des siècles.

Et Cheikh Anta Diop de renchérir: Je crois que le mal que l’occupant nous a fait n’est pas encore guéri, voilà le fond du problème. L’aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre substance, de notre âme et quand on croit s’en être débarrassé on ne l’a pas encore fait complètement.

Devant ses juges de la Court International à la Haye, au Pays-Bas, le président Ivoirien Laurent Gbagbo dira ceci : A nos enfants, nous dirons donc ceci : nous avons essayé de vous laisser une autre Afrique, une voie en dehors de celle imposée par le colonialisme, nous avons essayé de ne pas vous laisser en héritage le statut de peuple à terre. Hélas !... Nous avons été férocement combattus par beaucoup de nos propres frères et sœurs. Ces derniers se sont opposés à nous plus que les maîtres dont ils sont l’émanation et donc des alliés objectifs. Et en matière de combat d’un peuple, il n’y a pas plus redoutables adversaires que ses propres congénères. C’est ainsi que nous avons dû faire face simultanément à deux fronts : celui de notre propre peuple et celui des loups du monde extérieur. Un front solidement uni par les liens de sujétion, de fascination voire de subjugation que les dominateurs ont exercé et exercent sur la partie la plus arriérée et la plus aliénée de notre peuple.

Or, il est un fait, c’est que la force d’un pays c’est son peuple et la force d’un peuple, c’est sa jeunesse ! Complexer, aliéner la jeunesse d’un peuple et vous aurez cette nation sous votre domination pendant bien longtemps.
Le togolais Édouard Kodjovi Kodjo (aka Edem Kodjo), ancien secrétaire général de l’O.U.A a eu à dire ceci: « Si vous contrôlez l’éducation d’un peuple pendant 10 ans, vous le contrôlerez pendant 100 ans ! » Les pays colonisés et dits émergeants du monde ont eu à le comprendre. Car tous, du Brésil à la Chine, en passant par l’Afrique du Sud, l’Inde et la Turquie… ont changé leur programme scolaire. La maternelle, le primaire, le secondaire, l’université et les grandes écoles de formation ne sont plus des lieux de propagande de la pensée occidentale subjective.

Faire plaisir aux européens et a la dite communauté internationale est une gloire pour les gouvernants, l’intelligentsia, l’élite, les leaders et les intellectuels Kongolais. Ils aiment vivre sur la tutelle intellectuelle des Européens. Pire encore, comme des aliénés, ils s’autocensurent pour plaire a la dite communauté internationale au détriment des exigences des Kongolais et des intérêts de la RDC.  

Cela s’appelle en terme claire la trahison. Et comme le Congo n’a jamais connu la fin réelle de son occupation par la Belgique, nous diront que ce sont des collabos.

Nous, nous les classons dans deux catégories : LES COLLABOS (TRAITRES) CONSCIENTS ET LES COLLABOS (TRAITRES) INCONSCIENTS. Le professeur Togolais Jean-Charles Coovi Gomez nous donne une très bonne définition du collabo. Il nous dit ceci : Le collabo est celui qui s’engage dans une démarche politique, intellectuelle et spirituelle consciente ou inconsciente qui consiste à faire passer comme vitales, parce que naturelles, les relations étroites, les relations sentimentales et les relations intimes avec ceux qui nous dominent. La collaboration c’est la défaite de l’esprit et de la pensée parce que le collabo considère que son peuple a le monopole de l’idiotie et de l’imbécillité tandis que les autres peuples ont le monopole de la matière grise. Comme le lecteur peu le déduire, le COLLABOS-INCONSCIENT est le plus dangereux pour la RDC.
La délivrance et la liberté sont d’abord et avant tout mentales et spirituelles. 
Arbre-Probleme de la RDC

Ainsi donc, Joseph Kabila Kabange aka Hyppolite Kanambe n’est pas la cause profonde du problème de la RDC de même que Mobutu Sese Seko ne l’était pas aussi. C’est l’aliénation qui est la cause profonde. Comment déraciner l’aliénation ? Cher lecteur, nous ne réinventons pas la roue, ni l’eau chaude.

Il y a plus de deux siècles, les aïeux des Kongolais ont été forcés de signer avec leur propre sang les traités de cessions de souveraineté au roi des Belges Léopold II. Ces traités de cession de souveraineté ont une valeur beaucoup plus spirituelle que juridique. A l’indépendance, la Belgique aurait du remettre le pouvoir a ses ayants droit. Mais n'oublions pas que durant l’occupation coliniale, certains chefs ont été destitués, arrêtés, emprisonnés et remplacés par des notables et des chefs plus dociles, plus soumis à la Belgique. Plusieurs chefferies avaient des usurpateurs à leur tête placés par les Belges. Sans oublier que l'occupant Belge avait eu aussi à fabriquer des chefferies sur des terres qui appartenaient déjà à d’autres chefferies.
Ceci nous ramène au dictionnaire de la langue française, le Petit Robert, qui définit l’aliénation comme étant "le fait de céder ou de perdre un droit naturelle … Voila la première aliénation Congolaise dans l’histoire de la RDC.

A partir de 1947, au Congo Belge, des notables congolais nommés par les occupants(les Belges) siègent aux conseils consultatifs.
Article de FREMONSA
(a suivre)


http://manuscritdepot.com/a.freddy-monanga.1.htm