Friday, October 8, 2010

LE RAPPORT DU HCDH SUR LES CRIMES COMMIS EN RDC DE 1993 A 2003

Par Freddy N. Monanga 
Mise ligne vendredi 8 octobre 2010


Les réactions face au rapport du Haut Commissariat aux Droit de l’homme de l’ONU (HCDH) sur les crimes en RDC, et les autres pays de la région des grands lacs de 1993 à 2003 ont été multiples.
Mais la plus attendue était celle du gouvernement Congolais car c’est en RD Congo qu’il y a eu le grand nombre de crimes et massacres considérés par le rapport comme les plus graves violations des droits de l’Homme. Surprise, surprise, les autorités Congolaises réagissent très timidement, pour ne pas dire qu’ils réagissent en silence.
Comment expliquer qu’un gouvernement qui se dit « responsable » et « patriotique » puisse réagir de la sorte a propos d’un rapport des Nations Unies sur des massacres perpétués sur son territoire : massacres des nationaux et des étrangers qui étaient censés être sous la protection du dit pays, c'est-à-dire la RDC?

Les Congolais du monde entier n’en reviennent pas. Cela ressemble a un début de cauchemar pour tout les Congolais qui ont été victime dans leur chair de ces massacres et crimes odieux : les orphelins, les veufs, les veuves, les femmes violées, les enfants violés, les traumatisés, etc.

Mais à New York, au siège même des Nations Unies, l’ambassadeur de la RDC auprès de l’ONU fait son travail de diplomate pour la premier fois depuis……..Il a bien compris que toute la planète ne comprend plus rien. Ces propres compatriotes sont dans l’étonnement, la bouche grandement ouverte.
Voici sa réaction suite à la publication du rapport du HCDH: « Les victimes congolaises méritent justice. Elles méritent que leurs voix soient entendues. Pendant longtemps celles-ci furent étouffées. J’espère sincèrement que cette fois-ci, elles le seront, non seulement par nous leurs dirigeants, mais également par la communauté internationale dans son ensemble. Comme tous les congolais, je souhaite vivement cette justice pour tous ces crimes et je n’épargnerais aucun effort afin d’apporter ma modeste contribution aux efforts de reconstruction de mon pays sur la base du respect de la Loi. Je puis vous assurer que le Gouvernement congolais s’est déjà fermement engagé dans cette voie ».

Cet ambassadeur, son excellentissime Monsieur Ileka Atoki, aurait du se taire ou alors réagir silencieusement c'est-à-dire se taire.
A-t-il effacé de sa mémoire le fait que récemment, Kinshasa a eu à militer à côté du Rwanda et d’autres pays de la sous-région pour que le rapport du HCDH ne soit pas publié sous une forme se rapprochant de la version dont le journal Le Monde avait commenté les extraits ?

Combien de fois cet Ambassadeur auprès de l’ONU a-t-il introduit une demande officielle pour que les Nations Unies puissent se pencher sur tout les crimes et massacres commis en RDC ?
Combien de conférences de presse a-t-il organisé afin de sensibiliser la planète sur les atrocités que vivent ses frères et sœurs Congolais en RDC ?
Est-il présent a chaque fois qu’il y a une importante rencontre quelques parts aux USA, à New York, sur les crimes odieux commis dans la région des grands lacs ?
La RD Congo est-elle visible et audible dans les débats à l’ONU lorsqu’il s’agit des crimes commis en RDC ?

Il n’est pas nécessaire d’avoir la sagesse du roi Salomon pour comprendre la réaction du pouvoir de Kinshasa.
En effet, le pouvoir de Kinshasa est profondément et sérieusement impliqué par ce rapport qui contient des révélations très édifiantes sur ce qui s’est passé en RDC entre 1993 et 2003. Il s’agit essentiellement d’un bilan des guerres qui se sont déroulées de manière répétitive en RDC et dans les autres pays de la région des Grands lacs.
La lecture sommaire de ce bilan indique qu’il s’est commis dans cette région d’Afrique, et particulièrement au Congo, des massacres et des crimes considérés comme les plus graves violations des droits de l’Homme.
Des millions de Congolais et des centaines de milliers de Hutu Rwandais ont péri dans ces guerres successives. Le rapport du HCDH précise aussi que des exactions ont été commises sur des populations civiles par des soldats sur instruction de leur hiérarchie militaire et civile.

Un Tribunal Pénal International pour la RDC est de nouveau d’actualité grâce à ce rapport du HCDH. Et oui, seulement d’actualité car avec tout ses millions de mort, le cas RD Congo est toujours classé dans les tiroirs des archives des décideurs de ce monde. Fallait-il un Nième rapport-document sur les massacres et violences commis en RDC pour que l’on puisse évoquer la création d’une juridiction spéciale (TPI) afin de juger les criminels ? Alors que l’odeur nauséabonde des cadavres de millions de Congolais et Congolaises massacrés injustement continuent à polluer l’air dans la région des grands lacs.
Les morts Congolais et les victimes Congolaises ne comptent pas, même pour les gouvernants actuels de Kinshasa.

En Mai dernier, le gouvernement de la RDC par la voix de son ministre de la justice et droits humains, son excellentissime Monsieur Luzolo Bambi Lessa Emmanuel-Janvier avait taxé la démarche de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) de dépassé.
Mais de quelle démarche s’agit-il ?
Cette année, la Nouvelle Société Civile du Congo avait initié une pétition pour réclamer un Tribunal Pénal International pour la RDC. Elle avait prit fin en Aout.
Mais le gouvernement de Kinshasa n’est pas favorable à un TPI pour les crimes commis en RDC. Les gouvernants « Kinois » (vous avez dit Kinois????) préfèrent que les crimes commis en RDC soient examinés et jugés auprès de la CPI.
Certains diront : Mais voila une preuve que le gouvernement de Kinshasa a le souci de voir les criminels derrière les barreaux. (Mon œil)
Grattons un peu derrière la démarche du gouvernement de Kinshasa, que constatons-nous ? La CPI existe depuis 2002 et selon le statut de Rome qui régit la CPI, elle ne peut être saisie que des crimes commis à partir de 2002 (Année et date de sa création). Par contre, avec une juridiction spéciale, un TPI, tous les auteurs des crimes en RDC depuis 1993 jusqu'à nos jours seront poursuivis.

La grande majorité du personnel de ce gouvernement de Kinshasa a eu à jouer un rôle dans ces crimes odieux commis en RDC depuis 1993 à nos jours. Ils étaient et ils sont des APR, des FPR, des AFDL, des RCD, des CNDP, des PPRD etc.…
Alors, comprenez pourquoi, Kinshasa ne peut pas accepter ce rapport ni l’appuyer.

Et surtout, il y a le fait que la Cour Pénale Internationale via son bureau du procureur (le procureur Luis Moreno-Ocampo) et les gouvernants de Kinshasa ont eu à développer une sorte de relation amoureuse depuis le Sénateur Congolais Jean-Pierre Bemba « réside » dans une cellule de cette Cour Pénale Internationale. En effet, Le Sénateur Jean-Pierre Bemba aurait-été le véritable vainqueur des élections présidentielles de 2006 en RDC (selon certaines indiscrétions). Le trouvant extrêmement gênant, les gouvernants de Kinshasa se sont amourache avec les administrateurs de la CPI dans le but de juger JP Bemba pour crimes contre l’humanité commis en République Centrafricaine par ces militaires qui étaient sous le commandement des sous-officiers et officiers Centrafricains.
Le dossier étant vide, la CPI joue avec les termes juridiques pour faire moisir dans ses prisons le présidentiable Congolais JP Bemba, et cela depuis 2008.
Chose étonnante, Kinshasa ne se bat pas pour son Sénateur qui jouit de la présomption d’innocence.
Mais la Vérité est tellement têtue qu’un jour elle sortira en force, mettant en débandades tout ces tueurs. Elle est déjà sur le chemin de faire éruption aux yeux de toute la planète. Pour cela, il serait bon que les Kongolais de partout puissent faire une pression constante sur les différents gouvernants de la planète afin que tout les criminels soient punit sans exception aucune.

Dans tout les cas de figure, ce rapport du Haut Commissariat aux Droit de l’homme de l’ONU sur les crimes commis en RDC de 1993 à 2003 n’a pas encore fini de faire parler de lui-même. Nous ne sommes qu’au début  du commencement…
Paix dans vos maisons!

P.S. Comment comprendre et expliquer qu’un ministre des droits humains et de la justice d’un pays puisse-t-il avoir une position qui consiste à vouloir qu’une partie seulement des crimes commis sur ses compatriotes soient jugés ?
Mais Comment comprendre et expliquer cela ?
Est-il originaire de ce pays en question ?
Ou alors c’est un traitre, lui et tout son gouvernement au nom duquel il parlait ?


http://manuscritdepot.com/a.freddy-monanga.1.htm

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