Thursday, March 20, 2014

LUNDI 30 DECEMBRE 2013 OU LE DEBUT DE LA FIN D'UN REGIME: Le Signe Indien.

Article de Freddy Monanga

Un des grands sages Hindous, Sri Nisargadatta Maharaj, a eu à dire cette sagesse :  
 «Au lieu de voir les choses comme vous les imaginez, apprenez à les voir comme elles sont. Quand vous pourrez voir chaque chose comme elle est, vous vous verrez également comme vous êtes.»
C’est grâce surtout à internet que  nous avons compris qu’il existe ce que l’on appelle la relativité de l’histoire, c'est-à-dire la différence entre l’histoire officielle qui est servie en masse par les gouvernements, l’histoire vécue ou perçue par les populations et la VERITE.
En faisant régulièrement l’apologie des banalités et de l’immoralité à travers les medias publiques (radios et télévisions d’états, les journaux et magasines) et meme via les medias privés, en exposant quotidiennement la population Kongolaise aux futilités de la vie, en détruisant malignement le système éducatif national et en violant régulièrement la conscience des Kongolais par le terrorisme d’état, c’est la capacité d’analyse et de réflexion d’une grande partie de la population Kongolaise qui en prendre un sérieux coup.
D’où l’histoire vécue et perçue par la population Kongolaise n’est pas toujours fidèle à la VERITE. Il y a toujours un énorme fossé entre la Vérité des faits et la perception des faits.  C’est ainsi que nous pouvons comprendre ces scènes de joie d’une certaine population Kinoise avec les miliciens de la garde présidentielle,  connus sous le nom de Bana Mura (les esprits de la mort tristement célèbres pour leur cruauté et leur gâchette trop facile), après que ces derniers aient massacré froidement, le lundi 30 Decembre 2014 a Kinshasa, une centaine de jeunes Kongolais qui exprimaient leur mécontentement vis-à-vis d’un gouvernement Congolais extraverti et obscure.
Mécontentement de savoir que leur pays qui possède des richesses naturelles incommensurables, possède aussi l’une des populations les plus pauvres et malheureuses de la planète. Mécontentement de voir le quotidien des Kongolais se détériorer chaque jour à la vitesse de la Lumière.
Mécontentement de constater que ceux qui s’occupent de la gestion de la chose publique n’écoutent pas le peuple Kongolais et ne travaillent que pour plaire à la dite communauté internationale, avec des politiques qui sont tournées vers les multinationales et les puissances qui ont d’énormes intérêts en RDC.
Ces jeunes n’étaient pas armés et  avaient, pour certains d’entre eux, un bâton à la main ; cela fut confirmé par des témoins oculaires, par le porte parole du gouvernement central le ministre Lambert Mende Omalanga, par le ministre de la défense Alexandre Luba Ntambo et par tous les employés de la télévison nationale (la RTNC) et tous ceux qui étaient présent à l’aéroport de N’Djili au moment des faits : Les disciples de Paul Mukungubila ne portaient aucune armes à feu sur eux.

Mais revenons un peu en arrière…..Qui sont ces Bana Mura ? Les Bana Mura sont une unité special dans la garde présidentielle.  Aux dernières estimations officielles, elle est composée d’environ 6000 hommes surarmés sur un total de 18.600 hommes de la garde présidentielle. Ces 6.000 soldats surarmés sont donc les Bana Mura, ils ne parlent que swahili pour la plus part d’entre eux. Ils touchent les meilleurs soldes que tous les soldats des FARDC.
Ce sont les seuls soldats des FARDC qui ont toujours des bottes et des uniformes neufs et ils portent tous un gilet pare-balles. Ils sont aussi appelés ampicillines à cause de leur tenue officielle qui est noires avec un béret rouge. Les Kinois les surnomment « les esprits des morts » parce qu’ils ont la gâchette très très  facile.
Effectivement, Ils sont connus pour leurs brutalités gratuites vis-à-vis de la population civile, les massacres publiques dans toute la RDC des populations qui manifestent pacifiquement contre le gouvernement ainsi que les enlèvements, les tortures et assassinats des civiles.
Depuis quelques années, ils sont déployés dans plusieurs centres urbains de la RDC.  Et partout où ils sont, les Bana Mura apportent la mort via les enlèvements, les assassinats, les viols, les massacres et les tortures des populations civiles Kongolaises. Selon certaines de nos sources et selon plusieurs Kongolais, cette unité de l’armée serait composée en majorité de « Banyamulenge » et quelques étrangers: Tanzaniens, Rwandais, Burundais, Ugandais ….

Ce sont donc ces Bana-Mura de la garde présidentielle, venus de loin, qui ont été appelés pour mettre fin à ces différentes manifestations. Et pourtant la RTNC se trouve en face d’un camp militaire et le quartier général de la police se trouve juste à quelques centaines de mètres.

LA REACTION DES MEDIAS ET DES  KONGOLAIS DE LA DIASPORA

Nous sommes choqués jusque dans le plus profond de nous même par la réaction d'une grande partie de la diaspora Kongolaise de même que par celle des medias Kongolais de la diaspora qui ont pignons sur rue. Ces medias savent pertinemment bien que l’histoire officielle du gouvernement de la RDC ne reflète pas toujours la Vérité. Mais nous ne comprenons pas pourquoi ces medias ont fait de l’histoire officielle l’unité de mesure ou le mètre étalon de leur présentation des événements tragiques du 30 décembre 2013. Leurs analyses, si analyse il y a eu, sont parties de l’histoire officielle. Les enquêtes menées, si enquêtes il y a eu,  ont été effectuées dans le sens de confirmer l’histoire officielle, ou pire encore, de confirmer des analyses engendrées par des réactions épidermiques. Les medias Kongolais ont fait le choix, conscient ou inconscient, de la vérité réchauffée, des analyses suscitées par des réactions épidermiques et de l’esprit critique découlant de la paresse intellectuelle.

Sur Youtube, Vimeo, Dailymotion et autres sites web d’hébergement de vidéos, les vidéos sont devenues des preuves des faits alors qu’elles ne sont que des témoignages visuels, soumises  à tous les aléas de la déformation, du point de vue, des raccourcis et même de l’intention de tromper. Ainsi les consommateurs de ces videos, les Kongolais en premier, se contentent de ces videos sans aller plus loin dans l’information ni dans la compréhension des faits. Aucun esprit critique, de distanciation et  de décodage de ces videos.
Le résultat de cette façon de traiter l’information c’est  la victoire d’un gouvernement qui a réussi à entrainer les gens dans une condamnation des victimes parce qu’elles ont résisté ou parce qu’elles ont exprimé leurs ras de bol d’une certaine manière.

C’est extrêmement grave de considérer comme légitime ou normal qu’un pouvoir, peu importe sa qualité, puisse massacrer ses administrés qui manifestent et décident de résister à toutes sorte de violences auxquelles ce pouvoir les soumet….même si au départ l’on pouvait prévoir qu’un massacre serait possible de la part de ce pouvoir.
Ne serait-il pas du devoir des medias, de leur obligation, d’apprendre et d’informer le commun des mortels que dans l’histoire de l’humanité, il y a des valeurs et des principes pour lesquels il faut absolument se battre ? Que si on ne le fait pas et que si depuis l’existence de l’Homme sur terre personne n’avait eu à le faire, nous serions aujourd’hui, à coup sur, en train de vivre dans un monde chaotique ?
« J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire. J'ai prôné un idéal de société libre et démocratique, dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et agir. Mais c'est un idéal pour lequel, si c'est nécessaire, je suis prêt à mourir. » C’est Nelson Mandela le 20 avril 1964, devant la Cour suprême d'Afrique du Sud, à Pretoria.
« (...) car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres. Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés ». Lettre Patrice Emery Lumumba a sa femme Pauline en novembre 1960.

Ces morts, ces jeunes Kongolais sans armes, abattus comme des animaux sauvages et dont les corps furent traités comme de la matière fécale, sont des morts à l’actif de ceux-là qui les ont assassiné. C’est le gouvernement de la RDC qu’il faut condamner et personne d’autre.

Ce sang versé pour rien dans la capitale et ces corps profanés, présagent la fin d’un régime. L’histoire est une répétition sans fin mais les Hommes sont toujours Convaincus de vivre quelque chose de nouveau.


http://manuscritdepot.com/a.freddy-monanga.1.htm