Friday, October 25, 2013

HISTORIQUE DES PEUPLES DU KIVU ET GUERRE DE L'EST

Article de CONGOFORUM.BE

A. Situation géographique

Le Kivu, région située à l’Est de la RD Congo est composé de l’actuel province du Nord-Kivu (terrain actuel de la guerre menée par Laurent Nkundabatware et les siens), la province du Sud-Kivu et la province du Maniema. C’est une immense région montagneuse, vaste de 300.000 Km2, équivalent à cinq fois le Rwanda voisin. Sa population s’évalue à plus de 12 millions d’habitants.
Le Kivu est frontalier au Rwanda, Burundi, Ouganda et Tanzanie.

B. L’argument de la persécution des minorités tutsi du Kivu

Laurent Nkundabatware se targuant d’être le défenseur d’une minorité tutsi du Congo qui serait persécutée par des congolais, nous, populations du Kivu, souhaitons éclaircir les choses, en démontrant que le Kivu a été une terre d’asile accueillante pour les communautés rwandophones (tutsi et Hutu) et que ces peuples installés au Kivu ont été acceptés, intégrés et bénéficient depuis longtemps des mêmes droits que tous les autres peuples du Congo. La misère et la souffrance qu’ils rencontreraient au Congo sont vécues de manière générale par le peuple congolais qui subit dans son ensemble, sans exception, les conséquences de la mauvaise gestion et l’incompétence de la classe politique dirigeante actuelle.
C. Evolution historique des peuples du Kivu
Laurent Nkundabatware prétend à plusieurs reprises être descendant d’un chef coutumier congolais du Kivu. Nous pensons qu’il est de notre devoir d’éclairer l’opinion mondiale afin de mettre fin à un tel mensonge. C’est pourquoi nous apporterons certains éclaircissements sur les populations originaires du Kivu, ses royaumes et chefferies, et prouver que Laurent Nkundabatware ne peut être d’aucune ascendance de ces royaumes.
Sans lui refuser la nationalité congolaise qu’il peut ou ne pas avoir acquis (Voir les procédures d’acquisition de la nationalité au Congo), Laurent Nkundabatware ne doit pas inventer pas de fausses raisons d’ascendance, ni d’exclusion, pour justifier un conflit qu’il veut mener.
La présentation des peuples originaires du Kivu se subdivisent en peuples préhistoriques et peuples implantés par la colonisation
I. Les peuples préhistoriques : Les anciens royaumes du Kivu
Beaucoup pensent que le Kivu actuel était anciennement un avec le Rwanda avant l’arrivée des colonisateurs. D’autres croient également que cette importante et riche région, aurait été un simple domaine, simple chasse gardée de la colonisation et des rois du Rwanda. Cette ignorance a encouragé des auteurs à publier des ouvrages dans lesquels des erreurs figurent, notamment, sur des noms de tribus et des territoires n’existant sur aucune carte et qui n’ont jamais figuré dans aucun rapport officiel antérieur. L’erreur de ces auteurs et chercheurs est de considérer qu’une région non étudiée est une région inexistante. La preuve : Le lac Edouard n’a été découvert par les explorateurs qu’en 1889, et le lac Kivu n’a été découvert qu’en 1894.
Depuis des siècles, le Kivu comptait des royaumes bien organisés, gérés, gouvernés et solidement défendus. Ainsi, du Nord au Sud, on en trouvait 9:
 1. Le Royaume confédéral des Bayira, appelés aujourd’hui Banande, habitant les Villes et cités actuelles de Butembo, Beni et Lubero ;
 2. Le Royaume confédéral des Bahunde composé des trois royaumes du Bwito, du Bunyungu et du Kishali. Ce royaume correspondait à la région des actuels Territoires de Masisi, Rutshuru, Goma ainsi que les territoires qui allaient jusque Kisenyi, (actuellement Gisenyi au Rwanda), Nyondo, Ruhengeri, etc. formant la province du Bugoyi dans le Rwanda actuel ; 
 3. Le Royaume des Banyanga qui correspondait grosso modo à l’actuel Territoire de Walikale ;
 4. Le Royaume du Buhavu qui correspondait aux actuels Territoires de Kalehe et de Idjwi ;
 5. Le Royaume du Bushi-Kabare et bushi-Ngweshe (les bashi) qui correspondait aux actuels Territoires de Kabare, de Walungu et une partie de Mwenga (Ville de Bukavu, Kamituga). Ce royaume tient son actuelle grande force guerrière de la longue lutte qu’il mena, sans arrêt, au cours des siècles, d’abord contre les Bahunde, ensuite contre ses propres vassaux qui tentaient de faire sécession, et enfin contre le Rwanda ;
 6. Le Royaume de l’Urega ou Lega qui correspondait aux actuels Territoires de Mwenga, Shabunda et Pangi. Ce royaume, ensemble avec les Babembe, est à l’origine de l’institution du « Bwami ». L’Urega va prêter ce terme à tous ses homologues des rives des lacs Kivu et nord-Tanganyika. Aujourd’hui la plupart des peuples de l’Est utilisent le titre de « Mwami » pour désigner leurs chefs traditionnels. Le royaume de l’Urega était le plus vaste de tous (près du tiers de tout le Kivu) et s’étendait jusqu’au Maniema. Inutile de dire qu’il était le plus craint des rois et guerriers d’outre-lac ;
 7. Le Royaume des Babembe, le long des rives du lac Tanganyika ;
 8. Le Royaume des Bavira, de la dynastie Kirunga, du nom de leur premier roi. Il s’agit des originaires des plaines du Sud du Maniema;
 9. Le Royaume des Bafuliru ou Bafulero, riverains de la Rusizi (Territoire d’Uvira) et dont un des descendants résidait sur le plateau appelé « Mulenge ». Mulenge dont le nom sera, plus tard, foulé aux pieds par le colonisateur, puis récupéré en 1976 pour enfin être exploité abusivement par ceux qui se sont autoproclamés « Banyamulenge » à la grande surprise des Autochtones et des Ethnologues.
Les multiples guerres de résistance et le phénomène « Maï-Maï »
L’histoire de ces peuples est riche en guerre, car leurs terres étaient souvent convoitées par des envahisseurs. A titre illustratif; on retient la légendaire guerre d’usure que menèrent les Bashi du Roi Kabare contre le colonisateur belge, où l’on vit , en 1901, le « lieutenant Tondeur » subir une lourde défaite; Il en fut de même de Ngyiko, Prince Hunde de Masisi, qui harcela durant 17 ans, les envahisseurs Belges et ceux du roi du Rwanda. Plus au Sud, les Babembe , avec leur Chef Kaponora, avait une armée de redoutables guerriers qui ont beaucoup fait parler d’eux. 
On peut dès lors, comprendre que cette région regorge actuellement de redoutables guerriers connus sous le nom de « Maï-Maï’ », car il s’agit d’un des berceaux naturels de la résistance congolaise aux invasions des envahisseurs.
Au stade actuel, on peut constater que des royaumes de l’époque, cités plus haut, il n’y a aucune trace d’un éventuel royaume rwandophone. On verra plus loin, au chapitre suivant, l’apparition de deux chefferies atypiques dirigées par des rwandophones, qui sont des véritables rwandais au départ.
 II. Les peuples du Kivu sous la colonisation
1. Modification administrative des royaumes existants en chefferie

Le Pouvoir colonial, à son arrivée, modifia l’organisation administrative des structures existantes. Il mit en place des divisions administratives moins importantes, dans un premier temps, sur base de la configuration géographique et orographique, et par la suite, sur base des entités rencontrées sur place. Ceci juste par commodité administrative et non par respect de l’autorité locale.
Ainsi apparaitront de nouvelles désignations des territoires comme :
le Territoire du Buhunde devenu ensuite Territoire des Bahunde-Wanyanga ; celui des Bahavu ; ainsi que celui des Banyabungo (Bashi), etc.
La réduction des royaumes en chefferie (plus petits royaumes) répond à la volonté du colonisateur de réduire le pouvoir et l’autorité des monarques intransigeants du Kivu. Le Colonisateur réduisit leur statut en de simples Chefs de tribu soumis à l’autorité coloniale. Plusieurs rois furent ainsi relégués loin de leur territoire. A titre d’exemple, celui de Kabare avait été relégué à Léopoldville (Kinshasa), celui du Bwito à Bukavu, celui des Banyanga à Kalembelembe chez les Babembe et celui de Kishali à Beni.
2. Création des « chefferies atypiques » 
Ils s’agit de chefferies créées par le Colonisteur en déplaçant des populations du Rwanda vers le Congo. Nous en citerons trois : La chefferie de Bwisha (Sud de Rutshuru), la chefferie de l’Enclave de Gishari ( Masisi) et la chefferie Hunde de Bukumu ( au Nord de Goma).
a) La chefferie de Bwisha (Sud-Rutshuru) : Cette chefferie a été la fusion des quatre anciennes entités locales : Jomba, Busanza, Gisigari et Rugari ; Ceci est même attesté par un auteur rwandophone : Mgr P. Kanyamachumbi, 1993, pp 37 et 117). Cet auteur reconnait également que « Avant et après le roi Kigeri IV Rwabugiri, les autres rois du Rwanda n’ont jamais administré cette terre et leur autorité ne s’y est jamais exercée». Le chef rwandophone est nommé, en 1922, par le Colonisateur après la relégation du chef hunde Bikamiro,
b) La chefferie de « l’Enclave de Gishari » au Masisi. Ces terres de 34.910 ha (350 Km2) ont été achetées de force aux chefs Bahunde par le Pouvoir colonial en 1939, pour y installer des immigrants rwandais fuyant la famine au Rwanda. Trois chefs se succéderont à la tête de cette entité. En aucun cas, il ne s’agira de chefs traditionnels : M. Leenaerts (1938), administrateur belge muté du Rwanda et arrivé dans cette entité en 1938 pour continuer à s’occuper des immigrés qu’il maîtrisait déjà depuis le Rwanda. En 1940, M. Leenaerts est remplacé par le Chef Bideri, venu du Rwanda, et Bideri sera lui-même remplacé, en 1941, par un autre chef rwandais, Buchanayandi. Cependant, en 1957, les Hunde récupèrent leur entité de Gishari et obtiennent sa réintégration dans la chefferie hunde de Kishali. Le « Gishari » entité créée par le Colonisateur belge n’aura donc duré que 17 ans.
c) la chefferie hunde de Bukumu, au-dessus de Goma. Il s’agit d’une chefferie typiquement hunde, mais à population très mélangée. Un chef traditionnel hunde voit la population de son entité devenir fortement mélangée avec une majorité de rwandophones ;
 Le plan d’occupation et d’annexion du Kivu par le Rwanda
De part ces faits historiques, on constate que les populations rwandophones qui se trouvent au Kivu proviennent soit de la transplantation coloniale, soit de l’immigration causées par les multiples guerres et famines du Rwanda.
On constate que ces peuples ont été intégrés et acceptés, au départ par la force, mais par la suite les populations locales les ont tolérés dans un élan de solidarité africaine. Ils ont pu être hissés, par le colonisateur, à la tête de chefferies, comme indiqué plus haut. Les Tutsi, c’est vrai, ont eu moins de chance avec la chefferie de « Gishari », à la tête de laquelle ils n’avaient pas fait long feu.
Toutefois, progressivement ils ont accédés, au même titre que les congolais à divers autres postes de responsabilités tels que juges de paix, directeurs d’entreprises, fonctionnaires publics, etc.
Ces mouvements des populations rwandophones vers le Kivu n’avaient jamais posé de problème de cohabitation avec les autres populations du Kivu, jusqu’ en 1959, avec l’arrivée massive des Réfugiés Tutsi, à la suite de la victoire des Hutu aux élections du Rwanda.
Installés, avec l’aide de l’ONU, dans cinq Camps de réfugiés (Bibwe et Ihula au Nord-Kivu, Katobo, Lemera et Mulenge au Sud-Kivu), ils vont immédiatement se livrer à des intrigues et se mêler de la politique du pays d’accueil. D’ailleurs, Les responsables du HCR, Croix Rouge et ONUC (Mission de l’Onu au Congo), en 1961, désapprouvent cette attitude des réfugiés tutsi. Leur document en annexe « AVIS AUX REFUGIES RWANDAIS » est sans équivoque là-dessus (x)
Ensuite, progressivement, la plupart de ces réfugiés tutsi quitteront clandestinement les camps et s’installeront dans les villages et villes du Kivu.
En 1964 les Tutsis procèdent à la revendication d’un « octroi automatique » de la nationalité congolaise ; ce qui engendrera un conflit sanglant, appelé Kanyarwanda, c'est-à-dire, l’émancipation par les armes des originaires du Rwanda, Tutsis et Hutus. Ce conflit prendra fin en 1965.
Les années de calme se succèderont. En 1976, les réfugiés tutsi se fabriquent l’ethnie des Banyamulenge, Mulenge étant un des territoires des Bafulero ayant accueilli des réfugiés tutsi fuyant le Rwanda, en 1964.
Le 20 juin 1981, d’autres rwandophones du Congo rédigent une pétition dénommée « Populations originaires du Rwanda au Zaïre » réclamant l’autodétermination du Kivu, adressée au Secrétaire général de l’ONU. C’est-à-dire sa sécession et son détachement de l’ensemble du Congo. Attitude qui n’aboutira pas, et qui sera très mal perçue par les congolais et la Communauté Internationale.
Entre 1990 et 1994, une grande partie de jeunes tutsis établis au Congo retournent au Rwanda rejoindre la rébellion de Kagame, composés d’autres tutsis réfugiés en Ouganda et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Est. 
Ils renverseront le régime hutu au Rwanda. Après cette victoire, la nouvelle armée rwandaise, majoritairement tutsi envahit le Kivu, prétextant être à la poursuite des hutus responsables du génocide rwandais, en fuite massivement au Kivu, et installés dans des camps de réfugiés le long des frontières avec le Rwanda.
Il s’en suivra les massacres des hutus dans les camps des réfugiés au Congo. Une fois les réfugiés hutu contrôlés, l’armée rwandaise reste au Kivu et procède par la suite à des massacres des peuples du Kivu farouchement opposés à l’occupation rwandaise. Le bilan est connu plus de 1.800.000 déplacés dans le Congo et de réfugiés congolais dans les pays voisins comme le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Ouganda. Le nombre de victimes quand à lui s’élève à plus de 5.000.000 de morts. Pour nous, il s’agit d’un génocide perpétré au Congo et qui doit être reconnu au niveau international.
Les populations du Kivu continuent à dénoncer ce plan dont la mise en place a commencé depuis des décennies, et Laurent Nkundabatware et ses milices sont aujourd’hui les acteurs rwandais chargés de réaliser cette œuvre macabre.


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Sunday, October 20, 2013

DEPUIS QUAND EXISTE - T- IL DES "TUTSIS KONGOLAIS" ?

Article du journaliste Kwebe Kimpele

Les Congolais, les prétendus experts et les pseudo  spécialistes du Congo utilisent abondamment l’expression “Tutsis congolais” sans se rendre compte de cette étrange association.
D’un côté, ils emploient une référence ethnique à savoir les Tutsis. De l’autre, ils utilisent une identification nationale c’est-à-dire les Congolais. Puis, ils les mettent côte à côte. Cette juxtaposition de deux notions étrangères l’une de l’autre est un procédé absurde et n’est rien d’autre qu’une pure aberration sémantique. Personne, parmi les érudits qui éructent et vocifèrent à longueur de journée sur la tragédie congolaise, n’a jamais mesuré l’étendue de cette erreur, source de tant de malentendus aussi bien politiques qu’historiques. Les expressions “Mungala français”, ou “Kasaïen espagnol”, ou “Muluba canadien” ainsi que “Mutetela américain” , revêtent-elles un sens ? Si oui, il faudra me l’expliquer. Dans le cas contraire, il faut arrêter de profaner le passé de notre pays.

Les destins du Rwanda et du Burundi ont été brièvement associés à celui du Congo après la défaite de l’Allemagne en 1918. Avant cette date, les trois entités étatiques et leurs populations respectives ne pouvaient pas être confondues les unes avec les autres et l’expression “Tutsi congolais” ne recouvrait aucune réalité. Du reste, le Rwanda, en tant qu’Etat, a existé plus de 250 ans après la création de l’EIC, Etat indépendant du Congo et propriété privée du roi des Belges Léopold 2. Mais surtout, le Rwanda, ses terres et toute sa population, Tutsis et Hutus confondus furent, bien avant le Congo, assujettis à la colonisation allemande.
Après les indépendances des trois pays au début de la décennie 1960, chacun d’eux, avec sa population, a repris la marche normale de son histoire. Il faut également prendre en compte le fait fondamental suivant: chaque Congolais d’origine descend forcément de parents membres d’une ethnie dont les terres furent confisquées et fusionnées pour former la superficie de l’Etat Indépendant du Congo (EIC), État indépendant du Congo à l’issue de la conférence internationale de Berlin qui s’est clôturée le 26 février 1885.
Pas un centimètre carré du Rwanda, à l’époque colonie de la puissante Allemagne, ne fut annexé par l’EIC et pour cause !! Qui aurait pu oser porter atteinte aux intérêts coloniaux de l’Allemagne à la fin du XIXe siècle en violant un morceau de terre de l’une de ses colonies africaines ? Ni la France, ni l’Angleterre, ni le Portugal et, a fortiori, ni un homme seul en la personne du roi Léopold 2, propriétaire privé et exclusif de l’EIC qui, de surcroît, avait eu besoin du soutien et du parapluie allemand pour obtenir la reconnaissance internationale de ses titres de propriété sur son immense domaine foncier en Afrique centrale. Peut-on imaginer un seul instant l’ancien monarque belge convoiter les terres et les populations, tutsies et hutues confondues, de son hôte et protecteur allemand ?


Les populations bantous congolaises, frontalières du Rwanda comme les Hunde, les Havu, les Bashi, les Nande, les Tembo, les Nyanga ont souvent lutté, bien avant l’irruption des Européens et de la colonisation mais aussi après, contre les tentatives d’invasion et d’occupation de leurs terres par les bami rwandais (pluriel de mwami, signifiant roi ou empereur), tous des Tutsis. Il faut savoir que les Tutsis, peuple de pasteurs nomades descendus derrières leurs troupeaux de vaches aux grandes cornes depuis les hauts plateaux d’Abyssinie en direction des verts pâturages des pays des grands lacs africains, ne possédaient par conséquent ni terre, ni culture, ni langue propre.
Au cours de leur transhumance pastorale vers le sud, les “cow boys” tutsis découvrirent les riches pâturages des collines du Rwanda et du Burundi, à l’époque propriétés exclusives des Hutus.
Par la ruse, usant également du charme de leurs filles, les Tutsis, représentant une infime minorité, parvinrent à éliminer les dynasties royales hutues, à s’emparer du pouvoir et à régner par la terreur et les meurtres systématiques sur la majorité hutue des populations rwandaise, burundaise et même ougandaise. Les premiers martyrs chrétiens ougandais comme Charles Lwanga, Kizito et leurs infortunés compagnons brûlés vifs sur des bûchers, furent tous des hutus.

Mais, lorsqu’on est une minorité, on ne domine pas impunément ni éternellement une majorité. Tôt ou tard, celle dernière se réveille, prend conscience de sa situation d’injustice, se révolte et déclenche des représailles contre la minorité. C’est ce qui s’est passé au Rwanda en 1962 lorsque le Hutu Grégoire Kayibanda perpétra un coup d’Etat contre le pouvoir tutsi en place à Kigali depuis l’abolition de la monarchie. On sait que les Tutsis ont attendu une une trentaine d’années pour récupérer le pouvoir, d’abord en octobre 1993 avec l’assassinat du président hutu burundais Melchior N’dadaye, ensuite le 6 avril 1994 avec le double assassinat des présidents hutus rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien N’taryamira. Trois chefs d’Etat, tous des Hutus, liquidés en l’espace de six mois. Difficile de faire mieux.
D’où la question qui tue: depuis quand existe-t-il des “Tutsis congolais”, c’est-à-dire une ethnie tutsie rwandaise installée légalement et historiquement sur les terres congolaises, qui fut donc forcément assujettie naguère à l’EIC, si ce n’est dans l’ignorance des experts et des spécialistes ? De 1918, année de la défaite allemande, mais aussi du placement du Rwanda et du Burundi (à l’époque appelé Urundi) sous mandat de la Belgique par la SDN, Société des nations et ancêtre de l’ONU, jusqu’en 1960, année de la dissolution du “Congo belge et du Rwanda-Urundi”, il s’est passé 42 ans seulement. Quand situe-t-on l’hypothétique naissance naturelle, légale, légitime ou miraculeuse d’une ethnie tutsie rwandaise sur le territoire congolais ? Peut-être, s’agit-il d’une génération spontanée ?
D’une espèce de “Deus ex machina ?. Qui peut répondre à cette question ?
Pendant les 52 ans de la colonisation belge, les indigènes congolais furent légalement et administrativement séparés des Rwandais et des Burundais. Impossible de les confondre et la notion de “tutsi congolais” relevait d’une pure utopie. De toutes les façons, elle n’existait nulle part. De même, la notion de “hunde rwandais”,” rega rwandais”, “bashi rwandais” ou de “nande rwandais” fait doucement sourire parce qu’elle n’as aucun sens. Pourquoi celle de “tutsi congolais” en aurait-elle ? Du reste, après la défaite allemande à l’issue de le Première Guerre mondiale, l’ensemble s’appelait “Congo belge et Rwanda-Urundi” et non pas “Congo et Rwanda-Urundi belges”. La confusion et le mélange des genres sont nés après 1960, c’est-à-dire, après les indépendances des trois pays, au seul profit des Tutsis rwandais. Pourquoi, étant donné qu’ils sont majoritaires au Rwanda, ne parle-t-on pas “Hutus congolais” ? Pourquoi tous les Rwandais occupant de hautes fonctions dans l’appareil de l’Etat congolais depuis la victoire de l’AFDL le 17 mai 1997 sont-ils exclusivement des Tutsis ? Pourquoi tous les dirigeants politiques bantous congolais, mais aussi tous les généraux et officiers supérieurs bantous congolais ayant fait partie de la prétendue Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo sont-ils tous morts de manière violente ? Les rescapés ne doivent d’être encore en vie que grâce à l’exil. Cherchez les coupables .
Le moment arrive où il faudra aborder cette question de fond pour forcer au silence tous les imposteurs qui s’agitent sur la scène où se joue la tragédie congolaise.
Qu’il puisse exister des Tutsis ayant acquis la nationalité congolaise en respectant la législation congolaise en la matière; c’est tout à fait imaginable.
Mais que des Tutsis puissent revendiquer, sous la fallacieuse identité de “Banyamulenge”, Banya-uvira”, Banya-bushi”, “Tutsis congolais” ou de “Rwandophones”, voilà mes chers frères, une insulte à l’intelligence et à la mémoire des Bantous congolais. Finalement, qui a été l’objet d’un génocide en 1994 au Rwanda ?
Des 800.000 Tutsis vivant dans ce pays avant les tueries inter ethniques, la chronique de l’actualité affirme, contre toute logique arithmétique, qu’on en aurait trucidés un million !! Mais alors, d’où viennent les Tutsis qui, depuis 1994, se sont emparés du pouvoir aussi bien au Rwanda qu’au Congo ? Jusques à quand la mystérieuse “Communauté internationale” et les Tutsis prendront-ils le reste de l’humanité pour des “canards sauvages” ?

PS:
Désormais, parler de “tutsi congolais” est devenu normal alors qu’en réalité, c’est une aberration, une absurdité, un déni de l’histoire et une insulte à la cause des Bantous congolais. C’est une pure fiction. Les Tutsis, en tant que communauté ethnique, ne possèdent pas un centiare de terre au Congo. A ce propos, il est vraiment étrange qu’on n’entende jamais parler de “hutus congolais” alors qu’ils sont plus nombreux. Personnellement, je n’ai jamais enregistré, nulle part, l’expression “Hutus congolais”. Et vous ? C’est étrange, n’est-il pas ? Comment expliquer cette absence alors que les Tutsis, 800.000 avant le génocide, ont été, paraît-il, exterminés au nombre d’un million !! De leur côté, les Hutus, 5.800.000 avant les massacres inter ethniques, et qui ont été massacrés au nombre de de deux millions 300.000 selon l’ONG belge SOS Rwanda-Urundi, n’ont jamais revendiqué la nationalité congolaise et n’ont jamais posé de problème majeur de cohabitation avec les Bantous congolais!

Extra from FREMONSA:
En 1927, le gouvernement du Congo-Belge se proposa de créer un mouvement massif de peuplement du Kivu par des Rwandais sur des terres qui appartenaient deja à d'autres peuples de la region. Mais le projet n’aboutit qu’en 1936 par une action qui transplanta dans les Gishari, entre Sake et les Lacs Mokotos, dans le territoire de Masisi, environ 25.000 personnes.
C'est à cause des sécheresses répétées, suivies de famines, qu'a connu le Rwanda pendant une longue periode de 1890 à 1931.
L’opération fut suspedue en juin 1945 pour saturation.(…)

Sur le meme sujet:
HISTORIQUE DES PEUPLES DU KIVU ET LA GUERRE DE L'EST
LE M23: INSTRUMENT OU PARTENAIRE DES PRESIDENTS DE LA CPGL?

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MORT DE KADHAFI: DOSSIER EXPLOSIF

 
Article d'Anna Ravix publié le 19/10/2012 sur www.tv5.org
 
Le 20 octobre 2011, le monde découvrait les images sanglantes du dictateur déchu, dans un tourbillon médiatique qui avait entraîné les forces armées occidentales aux côtés des rebelles libyens. Amoché mais vivant sur les vidéos amateurs qui commencent à circuler, le guide est officiellement déclaré mort quelques heures plus tard, sans que les circonstances de son décès ne soient clairement définies. Deux ans après, elles ne le sont toujours pas. De la controverse à l'affaire d'Etat, retour sur les zones d'ombres du dossier Kadhafi. Une enquête publiée il y a un an sur notre site. 
Zoom:
Que s'est-il vraiment passé à Syrte le 20 octobre 2011? Pour les autorités libyennes, Kadhafi serait mort dans un échange de tirs entre les rebelles qui assiégeaientt Syrte et le convoi dans lequel le raïs essayait de s'enfuir. Mais un rapport de Human Rights Watch (lien en anglais ) paru mercredi 17 octobre 2012 vient tout juste de contredire cette version officielle. Son directeur français, Jean-Marie Fardeau, détaille pour TV5monde les conclusions de l'enquête menée par l'ONG. "Nous avons les preuves, avec certitude, que Kadhafi a bien été capturé vivant par les miliciens de Misrata, et donc qu'eux seuls ont pu l'exécuter par la suite, sachant qu'il était déjà blessé".

Human Rights Watch réclame l'ouverture d'une enquête par les autorités libyennes pour que les responsables de ce crime soient jugés. L'exécution d'un prisonnier est en effet un crime de guerre, et les Etats-Unis ont également formulé la demande d'ouverture d'une enquête. "On attend une réponse dans les jours qui viennent j'espère, parce que nous pensons que c'est un élément important en terme de construction de l'Etat de droit en Libye et  d'apaisement d'un certain nombre de tensions qui existent encore dans le pays" précise Jean-Marie Fardeau.
Zoom:Mahmoud Jibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition en Libye (photo AFP)

"Kadhafi a été tué par un espion de Sarkozy"

Mais un autre son de cloche résonne en Libye, une troisième version qui n'est ni l'officielle, ni celle de Human Rights Watch : "Kadhafi a été tué par un espion de Sarkozy". C'est la thèse que soutient le très sérieux quotidien romain Corriere della Sera dans un article paru le 29 septembre 2012 (lien en italien). A l'origine de cette allégation, les propos de Mahmoud Jibril, l'ancien Premier ministre du gouvernement de transition et président du Conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT) libyen, lors d'une interview diffusée une semaine plus tôt sur la télévision égyptienne Dream TV : "Un agent étranger était infiltré avec les brigades révolutionnaires pour tuer le colonel Kadhafi".

Le quotidien britannique Daily Telegraph (lien en anglais) poursuit l'enquête et interroge le lendemain Rami el-Obeidi, l'ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le CNT, qui affirme sans détour que "les services secrets français ont joué un rôle direct dans la mort de Kadhafi". Une version "extrêmement hasardeuse et dénuée de preuves qui soient probantes pour l'instant" estime le directeur en France de Human Rights Watch. "Elle ne nous semble pas crédible faute d'éléments complémentaires à ce qui a été affirmé dans les médias. L'infiltration dans les milices qui assiégeaient Syrte d'un élément des services secrets français, nous n'en avons aucune preuve".  Jean-Marie Fardeau admet cependant qu' "il est certain que le convoi a bien été atteint par des tirs d'avions français. Par la suite, qu'il y ait des hommes du renseignement sur le terrain c'est probable, mais des hommes dont la mission était d'exécuter Kadhafi, absolument rien ne le prouve." En effet, le convoi du dictateur déchu est d'abord attaqué par un drone américain, puis par deux bombes larguées d'un avion français. Mais l'aviation française a toujours soutenu qu'elle ignorait qui se trouvait dans les voitures qu'elle a pilonnées.
Zoom:Rami el-Obeidi, l'ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le CNT
 
Rami El-Obeidi affirme pourtant que l'OTAN avait pu localiser la cachette de Kadhafi un mois avant sa mort, entre le 20 et le 23 août 2011. "A l'époque, on pensait qu'il s'était enfui dans le désert, en direction de la frontière sud de la Libye" explique-t-il. En réalité, le guide se cache dans son fief  de Syrte avec son fils, Mutassim, qui dirigeait les dernières troupes loyalistes. Obeidi ajoute une information surprenante : "Là, le raïs a essayé de communiquer, grâce à son téléphone satellite Iridium, avec certains de ses fidèles qui avaient trouvé refuge auprès de Bachar El-Assad, en Syrie. (…) Et c'est justement le chef d'Etat syrien qui a transmis le numéro de téléphone satellitaire de Kadhafi aux services secrets français". La raison? "En échange, Assad aurait obtenu de Paris la promesse de limiter les pressions internationales sur la Syrie en vue de faire cesser la répression contre le peuple en révolte." Localiser le téléphone satellite et son propriétaire aurait ensuite été un jeu d'enfant pour les experts de l'OTAN.

Interrogé par le quotidien régional La dépêche, Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions de défense estime que la thèse d'un agent français qui aurait tué Kadhafi est "fantaisiste et sans preuves", sans pour autant rejeter en bloc les conclusions du Corriere della Sera. "Les Libyens n'avaient pas besoin d'un agent français pour tuer Kadhafi. En revanche, qu'il y ait eu des agents français, notamment de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure - ndlr) dans le secteur, c'est vrai. D'ailleurs, les officiels français ont été très tôt alertés de la localisation de Kadhafi." Il estime par ailleurs "plausible" la localisation du colonel par des communications passées avec la Syrie sur son téléphone satellite.

Le quotidien italien n'est d'ailleurs pas le premier à évoquer aussi frontalement l'intervention française dans la capture du dictateur déchu. Seulement six jours après la mort de Kadhafi, le 26 octobre 2011, le Canard enchaîné publie un article intitulé "Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris". Il est signé par Claude Angeli, l'ancien rédacteur en chef du journal, réputé pour ses nombreuses connexions dans les milieux du renseignement militaire et de la diplomatie. Les informations qu'il récolte sont sans équivoque. "A l'Elysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l'un de ses fils s'était réfugiés à Syrte, avec gardes du corps et mercenaires. Et Sarko avait chargé le général Benoît Puga, son chef d'état-major particulier, de superviser la chasse à l'ancien dictateur" affirme le journaliste. A la DGSE, une formule est même consacrée à cette opération : "'livrer le colis à Renard', et agir en sorte que Kadhafi n'échappe pas à ses poursuivants (une unité du Conseil National de Transition baptisée "Renard"?)" s'interroge Claude Angeli. Il cite ensuite un diplomate français, resté anonyme, qui ironise sur l'intervention de l'OTAN : "La peine de mort n'était pas prévue dans les résolutions de l'ONU qui ont permis à l'OTAN d'intervenir, mais il ne faut pas jouer les hypocrites. A plusieurs reprises, des avions français et britanniques avaient déjà tenté de liquider Kadhafi en bombardant certains de ses repères, à Tripoli ou en détruisant notamment un de ses bureaux."
Zoom:Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi à l'Elysée en décembre 2007 (photo AFP)

"Un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy"

Dans cette hypothèse, quel était l'intérêt de l'exécutif français à "liquider Kadhafi"? La chronologie est troublante. Le 10 décembre 2007, Nicolas Sarkozy fait accueillir en vedette le dictateur libyen au Palais-Bourbon (siège de l'Assemblée nationale et des députés), faisant de la France la première - et la seule - démocratie occidentale à offrir une crédibilité internationale à Kadhafi. Quatre ans plus tard, le discours de l'exécutif change radicalement. Paris reconnaît officiellement le CNT libyen comme le seul "représentant légitime du peuple libyen". La réaction du colonel Mouammar Kadhafi ne se fait pas attendre et l'agence officielle libyenne Jana, organe de propagande du régime, annonce avoir "appris qu'un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale". Une semaine plus tard, le 16 mars 2011, c'est le fils de Mouammar Kadhafi, Saif al-Islam Kadhafi, qui menace directement l'ancien président français: "Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide afin qu'il oeuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus. Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement."

Dès le lendemain, le 17 mars 2011, Nicolas Sarkozy obtient du Conseil de sécurité de l'ONU l'instauration d'un "régime d'exclusion aérienne afin de protéger les civils contre des attaques systématiques et généralisées". En autorisant "les Etats membres à prendre au besoin toutes mesures nécessaires pour faire respecter l'interdiction de vol et de faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile" la résolution onusienne laisse un flou sur les modalités de l'intervention de l'OTAN, qui l'interprète comme une autorisation à frapper au sol toute cible identifiée comme repère loyaliste. Une interprétation que la Russie ou encore l'Afrique du sud estiment outrepasser la résolution.
Zoom:A gauche, Edwy Plenel, le directeur de Mediapart, à droite, le journaliste Fabrice Arfi (photo AFP)

"Une guerre de blanchiment"

"Déclencher une guerre sur place, c'est le meilleur moyen pour être les premiers à mettre la main sur les archives" estime Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, pour qui la guerre en Libye est une "guerre de blanchiment". Lui et ses collègues de Mediapart ont enquêté pendant près d'un an sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye de Kadhafi (lien payant). Mais c'est seulement le 30 avril 2012, à une semaine du second tour de l'élection présidentielle et alors que le journal en ligne publie depuis dix mois des révélations sur "le secret libyen de Sarkozy" que l'ancien président français décide d'attaquer Mediapart. Il porte plainte 48 heures après la mise en ligne d'un article intitulé "Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement" (lien payant) informant de la découverte d'une note confirmant l'accord qui aurait été donné par la Libye de soutenir la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy pour une valeur équivalente à près de 50 millions d'euros.

"Cette plainte est scandaleuse, Nicolas Sarkozy aurait pu nous poursuivre en diffamation, il existe un corpus législatif propre à la presse et qui permet en plus, en période électorale, de juger une affaire en 24 heures, et d'en faire un débat public. Mais Nicolas Sarkozy a contourné cette possibilité, il a criminalisé le journalisme en nous attaquant pour faux et usage de faux et publication de fausses nouvelles" estime Fabrice Arfi.

Interrogé sur la polémique sur France 2, Nicolas Sarkozy répond que "Mediapart est une officine, Monsieur Plenel, c'est le bidonnage à chaque fois, ce document est un faux grossier". Puis le candidat à sa réélection s'emmêle : "Après ce que j'ai fait à M.Kadhafi, vous croyez qu'il m'a fait un virement? Pourquoi pas un chèque endossé? " Comme un seul homme, l'UMP appelle à saisir la justice, Sarkozy le premier : "Il y a une morale, ceux qui mentent, qui font des faux, doivent être condamnés par la justice".

Une exigence de justice partagée par le site internet qui porte plainte le 2 mai, contre Nicolas Sarkozy pour "dénonciation calomnieuse". Fabrice Arfi espérait "l'ouverture d'une enquête judiciaire pour prouver les faits face à un juge indépendant, pas le procureur de Paris, François Molins, qui est aussi l'ancien directeur de cabinet du ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy". L'enquête? "Nous n'en avons aucune nouvelle" déplore le journaliste interrogé par TV5monde.
Zoom:Baghadi al-Mahmoudi, l'ancien Premier ministre libyen (photo AFP)

Des témoins au silence

Au delà du document incriminé, 10 mois d'enquête ont permis de récolter de nombreux témoignages, au premier rang desquels, celui de l'ancien Premier ministre de Kadhafi, Baghadi al-Mahmoudi. "Je confirme qu'il existe bien un document signé par Moussa Koussa et qu'un financement a bien été reçu par M. Sarkozy" avait-il déclaré à Mediapart le 2 mai 2012, par l'intermédiaire de l'un de ses avocats, Me Béchir Essid. En son nom, l'avocat avait confirmé l'authenticité de la note publiée par le site internet ainsi que le montant du financement : 50 millions d'euros. Me Béchir insiste : "Il ne comprend pas la rancune de M. Sarkozy et son acharnement à être l'un des principaux artisans de l'attaque du pays qui l'a financé, soutenu et aidé pour sa campagne". Mahmoudi s'était enfuit en Tunisie, où il était jugé pour entrée illégale sur le territoire. Le 22 juin 2012, son avocat français avait pris attache avec le juge Renaud Van Ruymbeke, magistrat en charge de l'instruction de l'affaire Takieddine, pour lui dire que son client "allait être amené à parler des financements des campagnes électorales et des questions d'enrichissement personnel". Le surlendemain, il est extradé vers la Libye, sans l'accord du président Tunisien Moncef Marzouki. Une décision qui expose l'ancien premier ministre "à de réels risques de graves violations des droits de l'homme, notamment la torture, une exécution extrajudiciaire et un procès injuste" s'était inquiétée l'association Amnesty International. François Hollande lui-même avait dit à Mediapart "regretter" cette extradition, "d'autant que pour la personne concernée, il y avait sûrement des informations à obtenir qui seraient utiles pour connaître un certain nombre de flux."
La page du site d'Interpol consacrée à Bashir Al Shrkawi, alias Bachir Saleh
 
De nombreux témoignages sont venus confirmer, ou infirmer les affirmations de Mediapart. Des proches de Kadhafi dont la Libye post-révolutionnaire réclame l'extradition, comme Bachir Saleh, le destinataire de la note secrète publiée par le site internet. L'ancien dirigeant du Libyan African Portfolio, l'un des fonds souverains libyens au centre de tous les soupçons de financements occultes, avait démenti l'authenticité de la note officielle libyenne. Mais Mediapart s'étonnait aussi de constater que Bachir Saleh, recherché et désigné par une notice rouge d'Interpol ait obtenu en moins de 48 heures une autorisation de séjour de trois mois. Lorsque Paris Match le photographie se promenant tranquillement dans une rue de la capitale française, le gouvernement est obligé de réagir. Nicolas Sarkozy déclare alors que "si (Bachir Saleh) est recherché par Interpol, (il) sera livré à Interpol". Le lendemain de cette déclaration, Saleh disparaît. Depuis, il est introuvable. Les journalistes des Inrocks ont récemment publié une enquête sur cette étonnante disparition. Quelques heures avant de s'envoler dans un bimoteur vers une destination inconnue, Bachir Saleh a rencontré Alexandre Djouhri, un proche de Claude Guéant décrit comme le "prince de la zone grise" dans le livre-enquête de Pierre Péan, La République des mallettes (Fayard). L'enquête indique aussi que Bernard Squarcini, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), homme de confiance de Sarkozy était aussi présent. "Bachir connaît les secrets franco-libyens. Pas mal de monde rêvait de le faire parler" explique un proche de Saleh aux journalistes des Inrocks. "La logique qui prévaut, dans cette exfiltration, est celle du "jusqu'ici tout va bien". Bachir sait trop de secrets, on le met en urgence à l'abri, ou en sécurité". Il rejoint comme cela d'autres anciens kadhafistes qui pourraient témoigner sur des transferts de valises entre Kadhafi et des politiciens français. Faites le bilan : tous, aujourd'hui, se retrouvent à l'abri ou dans une situation qui leur interdit de s'exprimer".  

Omran Ben Chaaban était l'un des hommes qui avait découvert Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, caché dans une canalisation. Il est mort le 25 septembre 2012, des suites de ses blessures à l'hopital américain de Neuilly-sur-seine en France. Il avait en effet été enlevé et blessé dans la ville de Bani Walid, un des derniers bastions de l'ancien régime en Libye. Le Congrès général national libyen avait alors salué la mort d'un "héros courageux". Une mort qui pose beaucoup de questions. France 24 s'interroge notamment sur les raisons de son transfert en France. Le site contacte une source au quai d'Orsay qui précise qu' "Omran Ben Chabaan a été admis début septembre en France grâce à ce qu'on appelle un 'visa humanitaire' pour se faire soigner en urgence", explique la source qui ne précise pas les raisons du choix de la destination.

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